Un toit pour vivre ! Quand la solidarité fait des miracles

Maman Chantal, c’est une femme de notre paroisse de Ngotto. Elle est souvent délaissée. Bossue, elle est un peu handicapée pour travailler, et bien pauvre. Plusieurs fois, elle a été accusée de sorcellerie.

Avant, elle vivait bien, elle était bien accueillie par les gens et par sa famille. Suite à ces accusations, elle s’est trouvée rejetée. Même son propre enfant la fuit. Elle est abandonnée à elle-même, et se débrouille comme elle peut pour vivre. Après avoir vécu ici ou là, chez quelques personnes qui avaient eu pitié d’elle pour un moment, elle s’est retrouvée toute seule dans une petite maison délabrée.

Un jour où j’étais allée visiter des gens au quartier, j’ai vu sa case et ça m’a fait pitié : une case à moitié écroulée, la toiture à moitié envolée ! Elle dormait presque dehors, pas à l’intérieur d’une case !

Je suis rentrée toute triste en parlant de cela à mes sœurs pour chercher comment l’aider à réfectionner sa maison.

 

En fraternité, nous avons été d’accord pour l’aider en faisant recours aux aides que nous avons reçues des amis de la Congrégation. Puis je suis allée en parler aux deux animateurs de notre Bibliothèque de Rue : deux jeunes collégiens, Anselme et Charles Le Bon.

Malgré leurs occupations pour la subsistance de leur propre famille en plus de l’école, ils ont accepté de venir aider cette maman. Ce sont ces deux jeunes qui m’aident pour les activités de la Bibliothèque de Rue avec les enfants. Un camarade les a rejoints pour ce coup de main : Gustave.  Tous les trois sont scouts, et ils savent mettre en acte leur devise : « toujours prêts ! » *

Peu de temps après, ils ont commencé à faire des briques puis des tuiles de bambou pour la toiture. Après avoir réuni toutes les conditions, ils ont commencé à maçonner la maison. Je pense que pour trouver des jeunes qui se rendent disponibles de cette manière, c’est un peu difficile. Beaucoup à NGOTTO ne pensent qu’au chantier de diamant. Mais ces garçons ont accepté généreusement de construire la maison d’une pauvre maman, afin qu’elle puisse trouver où se loger, pour être digne, respectée.Au fur et à mesure du travail, nous avons procuré aux jeunes de quoi manger. A la fin, nous leur avons remis quelques fournitures scolaires pour récompenser leur générosité. Mais surtout, ils ont fait une belle expérience !

Ce sont eux qui ont accepté de la secourir en réfectionnant sa maison, avec le coup de main des Petites Sœurs et de nos amis. Je suis heureuse de voir que la vie de maman Chantal commence à changer. La solidarité fait aussi changer le regard sur l’autre. Je ferai tout pour suivre cette maman et faire qu’elle soit mieux considérée par les gens, et retrouve sa dignité.

Le père Joseph WREZENSKY a dit : « tout être humain est sacré, nous devons le respecter ». C’est dans l’esprit de ce que j’ai appris pendant ma formation avec le mouvement ATD quart monde, et c’est aussi l’esprit de ma congrégation des Petites Sœurs de Saint François : je suis appelée à vivre avec les méprisés, les rejetés et des personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté. C’est ma joie quand je vois les gens travailler main dans la main pour s’entraider.

Prisca, Petite Soeur

Anselme, Charles et Gustave témoignent…

« On n’a pas fait ça sans raison. Cette mère dormait dehors, elle n’avait pas une vraie maison. On a voulu l’aider pour qu’elle puisse vivre normalement. On n’a pas fait ça pour se montrer. Cette femme n’a aucun moyen, elle est déjà fatiguée, elle n’avait pas la possibilité d’arranger sa case elle-même. Elle a un fils, mais cet enfant ne s’occupe pas de sa maman. En plus, elle est handicapée. Nous avons travaillé tous les trois, main dans la main.  Ce qui nous plaît, c’est qu’on a soulagé maman Chantal, elle dort maintenant dans sa maison.

Elle est très contente. Sa joie est devenue notre joie. »

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