Le voyage de nos « soeurs hirondelles » en Lobaye

Ces deux dernières années, j’ai été provoquée dans mon affection pour les hirondelles, héritage familial et régional de ma Mayenne natale.

Chez nous, à la ferme, dans notre enfance, l’arrivée des hirondelles au printemps et leur départ à l’automne nous soulevait toujours un peu le cœur : à l’automne, nous guettions leur rassemblement sur les fils électriques et cela nous mettait dans l’ambiance de la rentrée scolaire, des cahiers neufs et de l’été qui s’envolait sur nos souvenirs des vacances à la ferme au rythme des moissons, cueillettes, pique-niques et visites familiales…

Et de la même manière, les enfants de nos villages guettent leur arrivée avec joie et impatience !

Pour eux aussi, elle a le goût de la rentrée scolaire… le goût des parties de « pêche à l’hirondelle » entre amis !

A l’école ou dans les groupes d’enfants, j’aime profiter de cette période pour leur expliquer la migration des oiseaux et le voyage des hirondelles : leur voyage vers l’Europe à la période où le froid disparaît là-bas, leur retour en Afrique pour la saison sèche. C’est une découverte pour eux.

Deux années consécutives, à leur arrivée en octobre, j’ai eu la visite de jeunes « chasseurs d’hirondelles » venus me trouver avec un oiseau bagué.

Ils avaient conscience de l’importance de cette bague et pensaient que la sœur européenne saurait peut-être leur dire quelque chose… Et aussi, ils espéraient échanger cette prise spéciale contre quelques pièces de monnaie !

A chaque fois, cela a été l’occasion d’un échange intéressant : eux sur cette activité de « pêche des hirondelles », moi sur la raison de ces bagues attachées à la patte de quelques oiseaux pour en savoir plus sur leur voyage et leur vie. L’an dernier, les oiseaux trouvés venaient de Tchécoslovaquie.

L’arrivée des hirondelles dans notre forêt de la Lobaye chaque mois d’octobre, éveille en moi beaucoup de choses et ne passe pas inaperçue.

Une confidence : depuis une douzaine d’années en Centrafrique, je  suis tout à fait adaptée à la nourriture locale, j’aime beaucoup les chenilles, les termites et sauterelles, …mais les hirondelles, je ne me suis pas résignée à les manger !

Lors de mon prochain congé en France, grâce aux indications gravées sur les bagues recueillies, j’essaierai de retrouver les centres ornithologiques d’origine et de leur donner les indications recueillies : lieu et date de capture de ces hirondelles baguées trouvées chez nous.

 

Petite Sœur Isabelle, NGOTTO

 

 

 

 

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