• Va vers le pays que je te montrerai

    Fête de la vie consacrée : « Quitte ton pays, et va vers le pays que je te montrerai », le témoignage de sœur Chantal

    Source : site du diocèse d’Angers

    Sœur Chantal Blanchet nous partage son engagement et les projets de sa congrégation des Petites Sœurs de Saint-François.

    « Quitte ton pays et va vers le pays que je te montrerai ». C’est cette belle phrase de la Genèse, accueillie plusieurs fois au cours de sa vie, qui a conduit sœur Chantal a s’engager pour Dieu et les petits, « un appel inattendu » confie-t-elle. Dieu s’adresse à celui qui n’est encore qu’Abram et lui demande de lui faire confiance. C’est cette confiance totale en l’Esprit Saint qui a fait d’une enseignante coopérante en pays musulman, la supérieure générale de sa congrégation ou plutôt la responsable, titre qu’elle préfère.

    Conseil des petites sœurs de Saint-François. De gauche à droite : Chantal Blanchet, Régine Badoc, Anne-Marie Soulard et Marie-Christine Pontoizeau

    « J’étais attirée par le service et je suis partie pour enseigner dans plusieurs pays du monde auprès des plus pauvres ; en Turquie, ma chambre donnait sur la cour de la mosquée et j’ai découvert un peuple priant. J’ai aussi « rencontré » Saint François et son message d’amour, son esprit de service et de fraternité avec tout homme quelle que soit sa religion. Et c’est, là-bas, dans une revue du diocèse d’Angers listant les congrégations du département que j’ai découvert celle dont je suis aujourd’hui en responsabilité ».

    « Nous fêterons en décembre prochain le 150ème anniversaire de notre fondation à Angers par Sœur Joséphine (originaire de Morannes) qui, avec ses petites sœurs, soignait à domicile, les malades les plus humbles et les plus fragiles mais ne refusait jamais son aide à personne ».

    Une petite sœur au chevet d’un enfant

    Une nouvelle organisation pour que la congrégation reste présente au monde

    « Comme beaucoup de congrégations, notre moyenne d’âge est assez élevée, notre nombre réduit : nous sommes 73 réparties entre la France et la République Centrafricaine. Depuis plusieurs années des chrétiens associés nous rejoignent pour partager et prier avec nous, en fraternité ». Fort de ce constat, le nouveau conseil, élu l’année dernière, a lancé une grande consultation générale où chacun, sœurs et laïcs, a pu s’exprimer sur la nouvelle organisation à adopter pour que la congrégation reste présente au monde par ses différentes missions, à travers la réorganisation de certains lieux.
    « Cet exercice de démarche participative a été exigeant et long mais le résultat est une vraie chance : chacune d’entre nous a l’opportunité de vivre, en fraternité, sa mission d’évangile quelque soit son âge et ses compétences, au travail, dans les quartiers, en EHPAD ou en foyer logement, mêlées aux autres résidents. Nous faisons Eglise autrement.

    Avec les petites sœurs aînées

    Rester ouvertes et accueillantes à tous

    Cette démarche a bousculé mais aujourd’hui, chacune a trouvé peu à peu sa place dans la confiance, éclairé par l’Esprit car il est difficile d’aller vers l’inconnu ».
    Dans son bureau décoré d’une très belle icône de Saint François d’Assise avec son ami Malik Al Khamil, sœur Chantal poursuit :
    « L’objectif est aussi de mieux s’enraciner dans la spiritualité franciscaine, de rester ouvertes et accueillantes à tous, de mettre en œuvre le mieux possible l’encyclique « Laudato si » ; le démarrage de la démarche église verte répond parfaitement à ces exigences ».
    « L’Esprit de Foi donne les forces nécessaires » se plaisait à dire Sœur Joséphine.
    En digne successeur, sœur Chantal poursuit son œuvre et gageons que son dynamisme et celui du conseil éclairerons encore longtemps les cœurs de celles et ceux qui les croisent.

  • Quand le projet de Morannes s’élabore ensemble !

    Les chrétiens associés de Morannes étaient invités à une matinée de travail au 10 place De Gaulle, à Morannes ! Des pistes d’action avaient déjà été balisées:  Morannes comme lieu de rencontres : accueil,écoute,convivialité ; lieu de ressourcement spirituel, de prière, de retraite ; lieu franciscain et avec le message de Mère Joséphine.                    

    Soeur Marie Grillon nous propose une expression libre sur des adhésifs ….et les portes des meubles haut de cuisine se trouvent tapissées d’une floraison d’idées !

    dont voici quelques unes :

    Au dedans:  Ecoute – Partage avec des supports ; Bibliothèque ouverte à tous; chants/chorale; tricot/thé-café; cuisine/repas partagés; chapelle/partage de la Parole-Liturgie; ressourcement retraite possible avec des Petites Soeurs.

    Au dehors:  jardin/ lieu thérapeutique; production en permaculture; approche d’une écologie intégrale. Mais aussi programmation d’activités : randonnées(avec balisage); divers pèlerinages; présence au foot etc…                        

    Pour cela il faut des « personnes ressources », des petites mains et beaucoup de coeur, de persévérance pour que tout s’articule autour du projet communautaire avec une visibilité humble et joyeuse. L’espérance ne se construit pas sur nos forces mais sur les dons de l’Esprit et sur la diversité des talents au service des autres. Ensemble nous tracerons un sillon pour la « Mémoire collective ». Ensemble commençons.

  • Greccio à Morannes !

    Il faisait bien froid ce 17 décembre lorsque nous sommes allés à « Greccio » recréé dans leur grange par les Petites Sœurs de Morannes. Avec elles, nous étions une trentaine de pèlerins transis venus de Morannes, de Châteauneuf, de Champigné et même de Tiercé. Dans la pénombre, un peu éclaircie par de nombreuses petites lumières, nous avons vu leur visage souriant et plein de confiance. Outre avec leurs sourires, elles nous ont accueillis avec des couvertures !

    Au son discret de la guitare joué par René, nous sommes entrés dans une magie de recueillement, de silence, d’attente… Nous avions chaud au cœur malgré les frissons. La Sainte Nativité nous a été contée avec la simplicité, la chaleur, la douceur franciscaines. Beaucoup d’entre nous ne pouvaient cacher leur émotion et j’en sais quelques-uns qui ont essuyé leurs larmes.

    Lorsque Jésus est venu s’offrir à nous sur l’autel de la crèche et que l’hymne de Noël a retenti, chanté par tous à pleine voix, j’ai vu Mère Joséphine nous regarder avec un petit sourire bienveillant. Oh ce fut bien discret, à son image. Mais elle était fière de ses Petites Sœurs. Elle le pouvait. Nous le sommes aussi, pauvres chrétiens auxquels nos cinq Petites Sœurs de Morannes redonnent de l’Espérance et de la Joie.

    Le vin chaud, distribué avec abondance ainsi que les excellentes pâtisseries, ont achevé de nous réchauffer, de nous réconforter, de nous réunir, dans cette maison où chaque pièce est devenue un refuge pour chacun.
    Merci à nos Petites Sœurs, merci à Joséphine, merci à François.

    Que la Joie de Noël continue à se manifester comme en ce « Greccio »* du 17 décembre 2022 !

    P, un participant à ce Noël

    * Greccio est un petit village de montagne où St François a voulu célébrer Noël à la fin de sa vie, en mettant en scène la Nativité

  • « Fratelli Tutti »… Entraide fraternelle à NGOTTO

    De passage à NGOTTO pour quelques mois pour préparer mon engagement définitif, je vous raconte mon expérience dans l’équipe de Caritas paroissiale. Après avoir vécu dans ce village, il y a quelques années, et en y revenant pour cette circonstance, j’ai été heureuse de m’engager dans ce service.

    J’ai rencontré Mamie Elisabeth, une personne âgée, isolée, qui vit de presque rien, sans revenu. Elle a un petit champ qui l’aide à se nourrir de temps en temps. Sa maison est délabrée, presque en ruine. Elle n’a pas de ressources pour la réfectionner ni pour l’équiper d’un lit et de quoi s’asseoir.

    Avec l’équipe de la Caritas, qui est composée de quelques laïcs et moi-même, nous nous sommes mobilisés pour lui construire une petite maison.

    Savez-vous quelles sont les personnes qui se sont engagées pour aider cette mamie à avoir une maison? – Les jeunes venus de villages éloignés que nous, les Sœurs, soutenons pour leur scolarité car sans aucun soutien de leurs parents.  Eux, ils fabriquent les tuiles de bambou pour couvrir la maison. Deux jeunes du groupe de St Vincent de Paul fabriquent les briques, accompagnés d’un paroissien qui est maçon. Nos enfants des villages eux, ont fini leur année scolaire et sont toujours là. C’est la période du ramassage des chenilles, un moment important dans la vie des villageois pour faire des réserves alimentaires  ou un peu de vente. Mais ils ont tout abandonné de leur propre initiative pour apporter leur participation jusqu’au bout.

    ici, Mathurin un élève Pygmée et Claver, un enfant d’une famille très pauvre, restés à Ngotto pour fabriquer les tuiles pour cette maman

    Et moi, passionnée par la pauvreté qu’a vécue St François d’Assise, sa proximité des plus petits continue de résonner dans mon cœur. Etre au service des pauvres est pour moi une manière d’imiter Jésus dans son amour réel pour les plus petits, comme l’a fait saint François.

    Cette grâce de vivre cela au quotidien vient de Lui.

    La réalisation de la maison de Mamie Elisabeth est pour moi le résultat des efforts de tous, chacun apportant ses qualités pour relever l’autre.

    Nous formons un groupe fraternel. C’est un geste qui me touche, qui m’encourage, comme Petite Sœur, à regarder dans chaque être l’amour de Dieu. Un pauvre aide un pauvre à se relever. C’est ce que ces jeunes ont pu faire avec cette mamie.

    Petite Sœur Diane

    Et pour moi, qui quitte NGOTTO après cinq années, JOIE de cette présence missionnaire !

    J’ai fait une belle expérience parmi cette population, dans le « vivre ensemble » avec des personnes de tout genre, dans le travail auprès des enfants de basse condition.

    J’ai aimé ma mission à l’école, car elle m’a permis d’être en lien avec  tous, enfants, enseignants, parents d’élèves, et à travers cela, de toucher du doigt ce que vivent les enfants afin de pouvoir les aider.                      Petite Sœur Aida

     

  • A la suite de Saint François

    Marcher pauvrement,
    mais allégrement,
    le nez dans le vent,
    la joie au-dedans.

    Sa Parole au-dedans,
    pour affronter tous les temps.
    Sobriété et louanges accompagnant,
    nos chemins divers et parfois hésitants.    

    Bien que différents,
    mais  bien écoutants,
    rien ne possédant,
    rencontrer son temps.

    Accompagner bien des souffrants,
    traverser bien des événements,
    et puis toujours aller de l’avant,
    pour suivre Jésus toujours devant.

                                                                            Obéir quoi qu’il en coûte,
               évite toutes déroutes.
              « S’en remettre à » évite le doute,
              et plus nous rend libres quoi qu’il en coûte.

     Joie parfaite au cœur de Dieu :
     « Viens chanter en nous »,
     « Viens chanter en nous ! »

                                                          Sr Françoise GÉRARD,

    Petite Sœur de Saint François d’Assise – ANGERS

    suite à la Retraite 5 au 8 juillet 2022
    avec Fr Dominique P. OFM Cap – Angers

  • La Fête de Saint François à Lorient

    La fraternité renouvelée de Lorient est à l’étape de la découverte de la nouveauté dans tous les domaines : paroisse, environnement, relations …
    Au fil des jours, nous avons eu l’occasion de rencontrer l’un ou l’autre membre de la Famille Franciscaine locale. La Fête de Saint François a été l’occasion de connaître les différentes fraternités laïques de Lorient et des environs, réunies au complet pour célébrer notre Frère François.

    Le 3 octobre, rendez-vous à 18h à l’Eglise de la paroisse pour le « Transitus », commémoration du passage de François vers le Père ;
    célébration priante, recueillie au cours de laquelle deux jeunes femmes, Anaïs de Lorient et Xuan de Pontivy, ont fait leur demande d’entrée dans la Fraternité Séculière ; ce moment où elles ont prononcé leur demande fut très émouvant, de même lorsqu’elles ont reçu l’accueil chaleureux des responsables de la Fraternité où chacun pouvait se sentir naturellement engagé dans cet accueil. La soirée s’est poursuivie autour d’un pique-nique festif et partagé ; rendez-vous était pris pour le lendemain où à la célébration eucharistique, nous avons fêté la Saint François avec les prêtres et les chrétiens de la paroisse.

    A bientôt la joie de vous retrouver pour d’autres échos bretons de Lorient …

    Marie-Madeleine, Monique, Gisèle et Annie

  • Une session pour les Jeunes en recherche

    En août dernier, notre Petite Soeur Prisca a rencontré des jeunes en recherche en Centrafrique et elles ont vécu une session sur St François et Mère Joséphine

    Cette session nous permet de découvrir le charisme de st François et de mère Joséphine. Voilà pourquoi chaque jour on présente la vie de st François, qui a quitté la richesse de son père pour suivre le Christ et part annoncer la paix et joie. Et Mère Joséphine qui a beaucoup aidé des personnes malades et les démunies, Ste Claire qui a vu la simplicité de st François et le suit pour vivre une vie simple.

    Une Soeur de la Divine providence de Riboviller parle aux jeunes sur la vocation en donnant l’exemple d’Abraham, Moïse et la ste Vierge Marie. Elles ont été aussi reçues par une Petite Soeur qui leur a montré le sens de la prière : la prière c’est dialoguer avec Dieu, être à son écoute et communiquer avec Lui. Cette session permet à nos jeunes de faire la connaissance des autres et de partager leurs expériences. Je trouve qu’elles sont vraiment contentes de ce 5 jours passés avec nous pour découvrir notre manière vivre en Petite Soeur de st François.

    Petite Soeur Prisca

  • Canonisation de Charles de Foucauld, une Petite Soeur témoigne

    A l’occasion de la canonisation du bienheureux Charles de Foucauld, Anne-Marie qui a vécu 30 ans en Algérie témoigne de ce qu’il représente pour elle.

                       

     

  • Mission Boali ! Un rêve à construire

    Soutenez l’audace d’une nouvelle fraternité de Petites Soeurs en Centrafrique, à Boali ! Au service de l’éducation des jeunes, de la transmission de la foi, et de spiritualité franciscaine, de la pastorale des femmes, et la sa

     

    Depuis longtemps nous rêvons d’ouvrir une nouvelle fraternité en Centrafrique. L’évêque de Bangui, le cardinal Dieudonné NZAPALAINGA a adressé un appel à notre congrégation des petites sœurs de St François d’Assise, pour une présence missionnaire à Boali. De son côté, le Chapitre Général de 2021 a perçu notre soif de répondre à cet appel missionnaire et a été sensible à la chance de pouvoir oeuvrer en Famille Franciscaine avec nos Frères Franciscains, à qui la paroisse est confiée.

    LES DERNIERES PHOTOS DU CHANTIER !

     

    Nous nous trouvons dans la même situation que notre Fondatrice Mère Joséphine qui, en son temps, avait l’audace de répondre à des besoins sans en avoir les moyens, comptant avant tout sur la Providence ! En bonnes filles de Mère Joséphine, nous sommes audacieuses aujourd’hui de répondre favorablement à cet appel, car nous n’avons pas de maison à BOALI et nous ne sommes pas très nombreuses. Le diocèse nous appelle, mais ne peut pas nous loger. Mère Joséphine nous redit : « Courage et confiance en Celui qui peut tout. » Elle est une femme de foi qui, quand il s’agit d’aider les pauvres, sait s’abandonner à la volonté de Dieu et faire confiance à la Providence. Elle est une femme de confiance, de détermination, de persévérance, de courage et de compassion pour ceux qui souffrent, attachée passionnément à Jésus-Christ. Nous la prions de nous donner le même élan face à ce beau défi.

    Cliquez pour faire un don !

    En septembre, avec Chantal, notre nouvelle supérieure Générale, nous avons fait une visite à BOALI. C’était un temps riche d’échange avec la Communauté paroissiale, nous avons été émues par l’accueil reçu. Nous avons senti dans cette communauté paroissiale l’attente des Soeurs dans un bref délai. Et nous, lors de nos échanges, nous avons découvert notre future mission.

    Il y aura pour nous du travail dans le domaine de l’éducation des enfants et des jeunes, de la santé, de la pastorale des femmes, de la transmission de la foi et aussi dans le cadre de notre spiritualité franciscaine en lien avec les Frères. Dès notre retour, nous nous sommes lancées dans l’aventure.

    A ce jour, les choses ont avancé : nous avons déjà monté le projet, les plans sont dessinés…et les fondations de la maison déjà réalisées ! C’est notre frère artisan qui, tout heureux de pouvoir nous faire bénéficier des ouvriers présents sur leur propre chantier, a pris l’initiative de creuser et maçonner les fondations.

    Nous avons donc déjà les fondations de notre future maison … un miracle de la collaboration fraternelle ! Il nous reste maintenant la grosse partie à financer et à réaliser. Le Conseil aimerait que la future fraternité arrive à BOALI à la rentrée prochaine. Alors, avec notre Petite Soeur fondatrice, Mère Joséphine, nous faisons confiance à la Providence et à l’entraide fraternelle !

    Nous comptons sur votre générosité de nous aider financièrement pour la construction de la maison des sœurs de Boali afin de réaliser notre rêve.

    Les Petites Sœurs de Centrafrique : Diane, Aida, Isabelle, Prisca, Grâce, Lydie, Rosine, Marceline, Adèle

  • Un toit pour vivre ! Quand la solidarité fait des miracles

    Maman Chantal, c’est une femme de notre paroisse de Ngotto. Elle est souvent délaissée. Bossue, elle est un peu handicapée pour travailler, et bien pauvre. Plusieurs fois, elle a été accusée de sorcellerie.

    Avant, elle vivait bien, elle était bien accueillie par les gens et par sa famille. Suite à ces accusations, elle s’est trouvée rejetée. Même son propre enfant la fuit. Elle est abandonnée à elle-même, et se débrouille comme elle peut pour vivre. Après avoir vécu ici ou là, chez quelques personnes qui avaient eu pitié d’elle pour un moment, elle s’est retrouvée toute seule dans une petite maison délabrée.

    Un jour où j’étais allée visiter des gens au quartier, j’ai vu sa case et ça m’a fait pitié : une case à moitié écroulée, la toiture à moitié envolée ! Elle dormait presque dehors, pas à l’intérieur d’une case !

    Je suis rentrée toute triste en parlant de cela à mes sœurs pour chercher comment l’aider à réfectionner sa maison.

     

    En fraternité, nous avons été d’accord pour l’aider en faisant recours aux aides que nous avons reçues des amis de la Congrégation. Puis je suis allée en parler aux deux animateurs de notre Bibliothèque de Rue : deux jeunes collégiens, Anselme et Charles Le Bon.

    Malgré leurs occupations pour la subsistance de leur propre famille en plus de l’école, ils ont accepté de venir aider cette maman. Ce sont ces deux jeunes qui m’aident pour les activités de la Bibliothèque de Rue avec les enfants. Un camarade les a rejoints pour ce coup de main : Gustave.  Tous les trois sont scouts, et ils savent mettre en acte leur devise : « toujours prêts ! » *

    Peu de temps après, ils ont commencé à faire des briques puis des tuiles de bambou pour la toiture. Après avoir réuni toutes les conditions, ils ont commencé à maçonner la maison. Je pense que pour trouver des jeunes qui se rendent disponibles de cette manière, c’est un peu difficile. Beaucoup à NGOTTO ne pensent qu’au chantier de diamant. Mais ces garçons ont accepté généreusement de construire la maison d’une pauvre maman, afin qu’elle puisse trouver où se loger, pour être digne, respectée.Au fur et à mesure du travail, nous avons procuré aux jeunes de quoi manger. A la fin, nous leur avons remis quelques fournitures scolaires pour récompenser leur générosité. Mais surtout, ils ont fait une belle expérience !

    Ce sont eux qui ont accepté de la secourir en réfectionnant sa maison, avec le coup de main des Petites Sœurs et de nos amis. Je suis heureuse de voir que la vie de maman Chantal commence à changer. La solidarité fait aussi changer le regard sur l’autre. Je ferai tout pour suivre cette maman et faire qu’elle soit mieux considérée par les gens, et retrouve sa dignité.

    Le père Joseph WREZENSKY a dit : « tout être humain est sacré, nous devons le respecter ». C’est dans l’esprit de ce que j’ai appris pendant ma formation avec le mouvement ATD quart monde, et c’est aussi l’esprit de ma congrégation des Petites Sœurs de Saint François : je suis appelée à vivre avec les méprisés, les rejetés et des personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté. C’est ma joie quand je vois les gens travailler main dans la main pour s’entraider.

    Prisca, Petite Soeur

    Anselme, Charles et Gustave témoignent…

    « On n’a pas fait ça sans raison. Cette mère dormait dehors, elle n’avait pas une vraie maison. On a voulu l’aider pour qu’elle puisse vivre normalement. On n’a pas fait ça pour se montrer. Cette femme n’a aucun moyen, elle est déjà fatiguée, elle n’avait pas la possibilité d’arranger sa case elle-même. Elle a un fils, mais cet enfant ne s’occupe pas de sa maman. En plus, elle est handicapée. Nous avons travaillé tous les trois, main dans la main.  Ce qui nous plaît, c’est qu’on a soulagé maman Chantal, elle dort maintenant dans sa maison.

    Elle est très contente. Sa joie est devenue notre joie. »