• Avec Mère Joséphine, prendre soin…

    Dimanche de la santé : prendre soin…

    Notre fondatrice, Mère Joséphine, fait sienne l’œuvre des garde-malades qui nécessite sa présence et ses compétences. Nous sommes nous aussi appelés à « garder » ceux qui sont confiés, prendre soin les uns des autres, prendre soin de chaque personne dans toutes ses dimensions : corporelle, morale, spirituelle, familiale.

    «  Suis-je le gardien de mon frère ?» disait Caïn… « Tu es le gardien de ton frère » dit St François.

    Notre fondatrice, Mère Joséphine, était garde-malades. Avec d’autres femmes, elle se rend auprès des malades qui ont besoin de sa présence, de ses compétences, de son aide spirituelle.

    Chaque fraternité et chrétien associé est invité à vivre l’une ou l’autre des propositions. Mais cela peut être aussi pour vous, chers internautes !

    • Vivre un temps de partage en fraternité, en famille, avec des voisins :
      • Qu’est-ce que cela signifie pour moi prendre soin : concrètement, en fraternité, en famille, avec les personnes que je rencontre… ?
      • « Dieu prend soin de toi ». Psaume 54 : comment cette Parole de Dieu résonne pour moi ? comment Dieu prend soin de moi concrètement
    • Offrir une bougie à quelqu’un qui prend soin de moi
    • Prendre contact avec le service évangélique des malades de la paroisse, l’aumônerie d’un EHPAD, la pastorale de la santé… Et selon les liens que nous avons : offrir une bougie aux aidants, aux soignants, proposer un verre de l’amitié, ou une petite halte spirituelle et priante, un goûter, dans nos fraternités
    • Anges gardiens : entre nous dans les fraternités, en famille, avec les voisins : piocher le prénom d’une Petite Sœur, d’un autre chrétien associé, d’un membre de la famille… et durant une journée, une semaine (durée à choisir ensemble avant), se faire particulièrement proche par des petites attentions, mots, gestes…
    • Vivre un temps de prière avec le Psaume 54, la 1ère lettre de St Pierre 5, 7, la prière pour le dimanche de la santé, le chant : « C’est par ta grâce »
  • Une vocation de « garde-malades »

    En 1855, trois femmes, tertiaires de Saint François, décident de mettre en commun leurs efforts pour garder les malades. C’est le premier embryon des Petites Sœurs de Saint François d’Assise, dont ne fait pas encore partie Louise Renault. Ces femmes ont le projet de s’organiser pour venir en aide aux malades pauvres en les visitant à leur domicile. Quelques années plus tard, Louise les rejoint et grâce à son esprit de foi, à son sens de l’organisation et au soutien avisé des autorités diocésaines, le groupe des garde-malades prend forme et consistance. Peu à peu, la notion de « garde-malades » s’élargit et s’étend, au service de toute misère rencontrée, des laissés pour compte de la société surtout.

    Mère Joséphine est heureuse de rendre service quand il s’agit des malades et des pauvres. Nous remarquons que dans ses lettres, elle met une majuscule à « Malade » !

    Un soir, une femme de mauvaise vie se meurt. Quelqu’un est venu chercher le prêtre. Mais il ne peut pas pénétrer dans une maison mal famée. Ce serait un scandale pour le voisinage. Il vient trouver Mère Joséphine et lui demande de faire quelque chose pour sauver cette âme. Tel le Bon Pasteur à la recherche de la brebis perdue, Mère Joséphine, malgré l’heure tardive, s’en va seule dans la nuit pour rejoindre la mourante. Elle trouve difficilement deux commissionnaires, les charge d’amener la malade chez elle, à la communauté. Ainsi le prêtre pourra la confesser et la préparer à la mort. Mère Joséphine « forte dans sa bonté », « femme de cœur et femme de tête, où le cœur dirige la tête », accueille sans cesse, toujours et encore toute misère humaine qui se présente.

    ‘Garde-malades’ quelle expression combien riche de sens ! ‘Garder’ c’est prendre soin, veiller, conserver, protéger. Le mot est présent à travers toute l’Ecriture :

    « Suis-je le gardien de mon frère ? ». (Gn 4,9)  

    « Que Dieu te garde ». (Nb 6,22)

    « Seigneur, tu nous gardes pour toujours ». (Ps 11,8)

    « Garde moi, mon Dieu, j’ai fait de toi mon refuge ». (Ps 15,1)

    « Je prendrai soin de mes brebis, je veillerai sur elles… ». (Ez 34, 11-16)

    « Quand j’étais avec eux, je les gardais en ton nom ». (Jn 17,12)

    Saint François nous dit que nous sommes le gardien de notre frère et que Dieu est notre Gardien. (Louanges de Dieu). Nous sommes les gardiens de nos frères et nous sommes gardés par eux, par Dieu, par tous ceux et celles qui nous veulent du bien. (Billet à Frère Léon). Des anges gardiens ont ainsi été placés sur notre route. Rendons grâce à Dieu, nous sommes bien gardés. Tant de personnes de par le monde se trouvent dans le délaissement, par ce qu’ils ne trouvent personne pour les ‘garder’.

    Le Pape François pendant l’homélie du 19 mars 2013, fête de Saint Joseph au début de son ministère, a développé ce thème.

    « … Tous nous avons la vocation de garder, garder le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour nous garder nous, pour garder tout le créé, qui nous est confié. Car il s’agit bien de cela, tout le créé nous a été confié : l’autre, le voisin, le malade, le pauvre, le riche… ».

    « … garder les gens, avoir soin de l’autre, de toute personne, avec amour, spécialement des enfants, des vieillards, de ceux qui sont plus fragiles et qui souvent sont à la périphérie de notre cœur… ».

    « … Quand l’homme fait défaut à cette responsabilité de garder, quand nous ne prenons pas soin de la création et des frères, alors trouve place la destruction et le cœur se durcit…Garder, veut alors dire, veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, parce que c’est précisément de là que viennent les intentions bonnes ou mauvaises, celles qui construisent ou celles qui détruisent ».

  • Marcelline, le beau visage d’une Petite Soeur

    Nos Petites Soeurs de Centrafrique ont vécu en décembre le décès d’une des Petites Soeurs Centrafricaines. Elles témoignent et rendent hommage à ce qu’elle a vécu, donné…


    Notre petite sœur Marcelline KAKORO est née à Bakala dans la Ouaka le 8 juillet 1958. Elle
    a fait sa scolarité avec les Sœurs de la
    Sainte Famille de Besançon. A la fin de sa scolarité, sœur Marie Monique l’a formée dans le cadre du service social, qu’elle exerça par la suite : dans les jardins d’enfants, la PMI, la promotion féminine, et comme agent de l’Etat.

    Dans les années 80, Marcelline fait la découverte des Petites Sœurs de St François à Grimari, où nous étions insérées en fraternité. Elle a cheminé avec nous comme aspirante. Puis elle fera son postulat à Mingala pendant 2 ans, ceci pour mieux se connaître.

    A la fin du postulat, librement, elle a fait la demande d’entrer chez les Petites Sœurs de St François d’Assise. Elle aura vécu 2 ans de formation au Noviciat. Pendant ces 2 années, elle a été éprouvée par plusieurs deuils dans sa famille proche Pourquoi toute cette série d’épreuves vécues pendant ce temps de formation ?

    Bien qu’elle était jeune, Petite sœur Marcelline avait une foi solide. Dans ces épreuves vécues, elle était entourée par ses Petites Sœurs, l’équipe des formateurs et ses amies du noviciat. Mais c’est dans la prière et l’eucharistie qu’elle trouvait sa force.

    La formation finie, après la profession, elle a regagné la fraternité de Boali où elle jumelait son travail professionnel et la pastorale. Elle était toute donnée à ses engagements.


    Au bout de 6 ans, avant ses vœux perpétuels, on lui a proposé de connaître le berceau de la congrégation. Ce qui lui a permis de faire un séjour de 4 ans en France. Elle a approfondi sa formation doctrinale, religieuse, franciscaine. Par ailleurs, elle a fait une formation d’aidesoignante qui lui a permis, de retour au pays, de vivre le charisme de garde malade de notre congrégation, en travaillant dans les hôpitaux, et en se donnant avec passion à tous les malades dans le cadre de l’aumônerie des malades.

    Après ses années en France, la Petite sœur Marcelline a été envoyée en mission à Alindao pendant 5 ans, où elle a travaillé à l’hôpital. Puis, depuis 2002, elle était ici à la fraternité NotreDame d’Afrique. Elle a travaillé au Camp Fidèle Obrou, à l’hôpital de l’Amitié puis à l’hôpital communautaire. Depuis quelques années, à la retraite professionnelle, elle se donnait corps et âme à l’aumônerie des hôpitaux.

    Elle assurait aussi le service de la responsabilité de la fraternité.
    Marcelline était une petite sœur toute donnée au Seigneur.

    Une femme de prière,

    Une femme de caractère

    Une petite sœur pleine d’attention fraternelle avec ses petites sœurs

    Une femme qui avait le cœur sur la main,

    Une petite sœur qui ne craignait pas de donner son temps pour assister les plus démunis.

    Merci, Petite sœur Marcelline pour ce que tu es pour nous. Tu nous resteras toujours présente.

    Témoignage de Sr Monique, lu au cours de la veillée
    Monique est notre aînée centrafricaine, en mission en France à Lorient

  • Prendre soin des malades

    Petite Sœur Rosine Fleur, infirmière diplômée d’Etat, j’ai la joie de vous partager ma mission auprès des malades dans le Centre de Santé de Boy Rabe, dans le 4ème arrondissement de BANGUI, lieu où je travaille depuis le 8 mars 2022.

    Après mes études d’infirmière en Côte d’Ivoire de 2008 à 2011, je suis revenue à BANGUI. Puis en 2016, j’ai été affectée à la fraternité de NGOTTO. Là j’ai travaillé jusqu’en 2021 à la pharmacie de la paroisse, que le Diocèse a remis à la gestion de notre Communauté. J’ai rendu service, tout en faisant des petits soins infirmiers, surtout près des pauvres.

    Dieu merci, l’année dernière, j’ai eu la grâce d’être intégrée dans la Fonction Publique de Centrafrique. Là, le Conseil Général m’a demandé de revenir à BANGUI et j’ai été affectée au Centre de Santé de Boy Rabe, dans le quartier voisin de notre fraternité.

    J’ai eu la joie d’être accueillie par le Chef de Centre, Docteur Corinne, et le personnel qui constitue l’équipe soignante. Je me suis vite intégrée et mise au travail comme tout le personnel.

    En arrivant, j’ai été affectée au service de Petite Chirurgie, c’est-à-dire que je faisais les pansements, les piqûres, j’administrais les sérums aux patients, etc…

    Cela me plaît : sauver la vie de quelqu’un qui est souffrant, le soulager de sa douleur, c’est lui offrir une chance de vivre…

    Maintenant, je suis à la Consultation des enfants et adultes. Je les consulte… cela signifie que je suis devant un malade qui a pris son courage pour venir à l’hôpital chercher de l’aide. Je l’accueille, je l’écoute avec ses plaintes, et j’ai à trouver des remèdes à ses maux.

    Je suis très heureuse de mon travail d’infirmière. Cela valorise ce que j’ai étudié à l’Institut des Agents de Santé. Mon travail me permet, en tant que Petite Sœur de saint François, d’entrer en relation avec les malades. C’est bien dans le sillage de notre Fondatrice Mère Joséphine, qui dès le début de la Congrégation était, avec ses sœurs, garde-malade. Prendre soin des malades !

     

    Merci à Dieu ! Merci à mes Petites Sœurs, de ce que je suis aujourd’hui.

     

     

  • La joie de remettre un enfant debout !

    Petite sœur Grâce, je travaille au CRHAM (Centre de Rééducation pour Handicapés Moteurs) à BANGUI, depuis plusieurs années en rééducation et kinésithérapie.

     

    Je vais vous raconter le parcours de santé d’Abigaëlle (8 ans), que je soigne ; c’est une enfant handicapée infirme moteur cérébral. Elle habite à BANGUI. Elle avait été abandonnée par son papa à cause de son état. C’est sa maman seule qui s’occupe d’elle. Abigaëlle ne s’assoit pas toute seule, ne sait pas manger avec ses mains, elle a une faiblesse musculaire au niveau des membres supérieurs et inférieurs. Elle ne peut pas se retourner dans son lit ni relever sa tête. Elle est toujours allongée. Elle a des rétractions au niveau des deux genoux et aussi à la hanche. Par contre, elle n’a pas de problème de vision ni de langage.

    Un jour, sa maman était venue au CRHAM pour rendre visite à sa nièce qui avait été opérée pour des pieds bots dus à une malformation congénitale. Alors par la suite, elle a pris son courage pour revenir avec sa petite Abigaëlle et a décidé de commencer des séances de rééducation. Lors de son premier contact avec la Sœur responsable, l’enfant disait : « Je ne sais pas pourquoi je suis toujours allongée, ce n’est pas de ma faute ! A la maison, je vais essayer de faire de mon mieux. Je veux que tu me tires les jambes pour que je puisse marcher comme tous les autres enfants. »

     

     

    En venant au Centre de Rééducation, elle a déjà trouvé l’espoir de marcher un jour et je veux l’aider à réaliser son vœu. Elle vient trois fois par semaine pour les soins de rééducation.

    La maman me partage souvent sa peine : « Ma sœur, ce n’est pas facile d’avoir un enfant handicapé, c’est lourd. »

     

    Il faut avoir le courage et le moral pour porter tout cela. La petite Abigaëlle n’a pas de moyen de déplacement (tricycle ou fauteuil roulant). La maman continue à la porter sur le dos. La maman et ses sœurs cadettes passent tout leur temps à s’occuper d’elle…

    Puisqu’elle n’a pas de problème de langage, dans deux ans, si tout va bien, elle pourra aller à l’école comme tous les autres enfants valides.

    Voilà ma joie. Ce travail de remettre les enfants debout me tient à cœur. C’est une belle mission de Petite Sœur. Merci pour votre soutien qui nous aide dans notre mission près des plus petits. Peut-être grâce à vous, Abigaëlle aura un jour un moyen de déplacement…

    Petite Sœur Grâce

     

     

  • Mission Boali ! Un rêve à construire

    Soutenez l’audace d’une nouvelle fraternité de Petites Soeurs en Centrafrique, à Boali ! Au service de l’éducation des jeunes, de la transmission de la foi, et de spiritualité franciscaine, de la pastorale des femmes, et la sa

     

    Depuis longtemps nous rêvons d’ouvrir une nouvelle fraternité en Centrafrique. L’évêque de Bangui, le cardinal Dieudonné NZAPALAINGA a adressé un appel à notre congrégation des petites sœurs de St François d’Assise, pour une présence missionnaire à Boali. De son côté, le Chapitre Général de 2021 a perçu notre soif de répondre à cet appel missionnaire et a été sensible à la chance de pouvoir oeuvrer en Famille Franciscaine avec nos Frères Franciscains, à qui la paroisse est confiée.

    LES DERNIERES PHOTOS DU CHANTIER !

     

    Nous nous trouvons dans la même situation que notre Fondatrice Mère Joséphine qui, en son temps, avait l’audace de répondre à des besoins sans en avoir les moyens, comptant avant tout sur la Providence ! En bonnes filles de Mère Joséphine, nous sommes audacieuses aujourd’hui de répondre favorablement à cet appel, car nous n’avons pas de maison à BOALI et nous ne sommes pas très nombreuses. Le diocèse nous appelle, mais ne peut pas nous loger. Mère Joséphine nous redit : « Courage et confiance en Celui qui peut tout. » Elle est une femme de foi qui, quand il s’agit d’aider les pauvres, sait s’abandonner à la volonté de Dieu et faire confiance à la Providence. Elle est une femme de confiance, de détermination, de persévérance, de courage et de compassion pour ceux qui souffrent, attachée passionnément à Jésus-Christ. Nous la prions de nous donner le même élan face à ce beau défi.

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    En septembre, avec Chantal, notre nouvelle supérieure Générale, nous avons fait une visite à BOALI. C’était un temps riche d’échange avec la Communauté paroissiale, nous avons été émues par l’accueil reçu. Nous avons senti dans cette communauté paroissiale l’attente des Soeurs dans un bref délai. Et nous, lors de nos échanges, nous avons découvert notre future mission.

    Il y aura pour nous du travail dans le domaine de l’éducation des enfants et des jeunes, de la santé, de la pastorale des femmes, de la transmission de la foi et aussi dans le cadre de notre spiritualité franciscaine en lien avec les Frères. Dès notre retour, nous nous sommes lancées dans l’aventure.

    A ce jour, les choses ont avancé : nous avons déjà monté le projet, les plans sont dessinés…et les fondations de la maison déjà réalisées ! C’est notre frère artisan qui, tout heureux de pouvoir nous faire bénéficier des ouvriers présents sur leur propre chantier, a pris l’initiative de creuser et maçonner les fondations.

    Nous avons donc déjà les fondations de notre future maison … un miracle de la collaboration fraternelle ! Il nous reste maintenant la grosse partie à financer et à réaliser. Le Conseil aimerait que la future fraternité arrive à BOALI à la rentrée prochaine. Alors, avec notre Petite Soeur fondatrice, Mère Joséphine, nous faisons confiance à la Providence et à l’entraide fraternelle !

    Nous comptons sur votre générosité de nous aider financièrement pour la construction de la maison des sœurs de Boali afin de réaliser notre rêve.

    Les Petites Sœurs de Centrafrique : Diane, Aida, Isabelle, Prisca, Grâce, Lydie, Rosine, Marceline, Adèle

  • Calendrier de l’Avent avec Mère Joséphine

  • Aumônier d’hôpital : des rencontres qui mènent à Dieu

    Régine est aumônier d’hôpital à Montpellier et nous partage une des belles rencontres qu’elle vit au quotidien dans sa mission.                                                                                                  Régine à la chapelle de l’aumônerie

    Pour des raisons de discrétion, le prénom de la personne a été changé.

    C’est la fin de l’après-midi, j’arrive en service de chirurgie et demande aux soignants s’il y a des patients à visiter : « Oh oui nous ne savons plus quoi faire avec Mme C. tellement elle est angoissée ». J’arrive à sa porte, une jeune femme assise sur son lit m’accueille un peu surprise, tendue et les traits tirés. Elle s’allonge, beaucoup de tuyaux de tout côté, elle souffre et a du mal à reprendre son souffle. Puis me parle d’une voix à peine audible, qu’elle doit aller au bloc opératoire, qu’elle attend depuis longtemps. Elle se présente, elle s’appelle Marine, une quarantaine d’années. J’aperçois sur la table de nuit une photo d’une petite fille, c’est sa fille de quelques années. Marine pleure en me parlant d’elle, elle ne l’a pas vue depuis décembre date de son hospitalisation : c’est extrêmement dur pour elle ! Je m’assoie auprès d’elle, lui parle lentement, j’essaie de l’apaiser, lui chante « Ne crains pas ». Je lui demande si elle est croyante, elle me dit qu’elle n’est pas baptisée. Elle me demande de revenir la voir demain. Je lui dis que je vais allumer un cierge à la chapelle et écrire son prénom et celui de sa fille sur un galet à côté du désert. Je la laisse un peu plus apaisée.

    La chapelle avec les galets où les prénoms sont inscrits

    Le lendemain, quand j’arrive auprès d’elle sa maman est là. Tout de suite elle me dit que Marine lui a parlé de moi. Marine me dit avec un petit sourire que hier soir tout en partant au bloc, elle avait dans la tête ‘Ne crains pas’. Je lui montre en photo la chapelle et le petit galet. Elle me regarde avec insistance et me dit ‘je veux être baptisée’. Et là, sa maman fond en larmes. Elle me raconte « je suis issue d’une famille nombreuse, nous avons dû être tous placés, j’avais cinq ans j’ai été envoyé dans un institut religieux jusqu’à l’âge de quinze ans, j’ai vu des choses trop dures et me suis dit que jamais je ne ferais baptiser mes enfants ! Et là, ma fille qui ne vous connait que d’hier, demande le baptême, mais je respecte son choix. » Marine me demande « je voudrais apprendre à prier », nous faisons lentement le signe de croix et je lui lis une prière, elle se réjouit « c’est tout à fait ce que je porte ». Elle a bien compris prier c’est parler comme à un ami.

    Le dialogue avec le Seigneur se fait en parlant comme un ami parle à un ami… ES 54 – St. Ignace de Loyola.

    Elle me parle un peu plus de sa vie. Je lui laisse un petit feuillet avec des prières pour le temps de l’épreuve de la maladie. Elle désire que je chante auprès d’elle. A notre troisième rencontre, elle est fiévreuse, mais désire que je reste un peu auprès d’elle. Une nouvelle demande : « je souhaite recevoir l’onction des malades ? ». Elle me questionne sur mon air un peu surpris. Elle a lu dans le petit feuillet. Je lui explique qu’il est nécessaire d’être baptisée. Elle me redit combien Jésus est entrée dans sa vie et la soutient. Je lui laisse une petite croix et une médaille à son cou, elle est très émue. « Il sera là maintenant encore plus proche de moi ! ». C’est le w-e je pense et prie pour elle. Il me semble important que nous puissions vivre avec elle une petite célébration. Je ne sais si son pronostic vital est engagé mais c’est très grave.

    J’envoie un mail à un des prêtres aumôniers en lui expliquant la situation. Il est disponible pour la rencontrer mardi après-midi ! Mon cœur chante au fond de moi le MAGNIFICAT !

    Régine, Petite Soeur de St François

  • Prévention du coronavirus dans les villages de Centrafrique

    A Ngotto, Sœur Rosine a courageusement chaussé ses bottes et pris la moto par les pistes boueuses pour parcourir plusieurs villages à la rencontre des agents de santé villageois et de la population. Elle a cherché à expliquer la maladie, sensibiliser aux gestes barrières, distribuer des prospectus qu’elle s’était procurés au Ministère de la Santé lors d’un déplacement à Bangui.

    Devant la pharmacie, à l’entrée de la Communauté, dans nos écoles, devant l’église… un peu partout ont fleuri des seaux plastique à robinet, emplis d’eau javellisée, accompagnés d’un morceau de savon et de l’affiche explicitant par dessins les gestes barrière.

    C’est grâce à l’aide reçue d’une Communauté amie en France que nous avons pu apporter notre petite pierre à la lutte contre le COVID et éveiller les consciences, qui loin du virus, avaient peine à comprendre ces changements de comportements.

     

    A Bangui, notre Petite Sœur Lydie, en tant qu’infirmière coordonnatrice Diocésaine de la Santé (CODIS) va travailler dans plusieurs villages pour sensibiliser la population à la pandémie du coronavirus. Elle est parfois accompagnée par une autre Petite Soeur, comme Diane qui témoigne :

    « J’ai eu l’occasion d’aller avec elle dans un village situé à 35 kilomètres de BANGUI. C’était un dimanche, à l’occasion de la célébration à l’église. Nous avons été très bien accueillis par la population.

    La Petite Sœur a parlé des mesures barrières pour éviter la contagion. C’était la première fois  qu’ils recevaient du matériel pour lutter contre la maladie.

    Cela a été une grande joie pour moi de participer à  cette sensibilisation, d’éveiller la connaissance de nos frères et sœurs pour éviter la contamination par le virus, pour leur apprendre à se protéger et  à protéger aussi leurs proches. »

  • Visite des personnes malades et en situation de handicap

    La Petite Sœur Marcelline a poursuivi sa mission quotidienne dans le cadre de l’Aumônerie des Malades.

    « Ma mission consiste à visiter et secourir les malades hospitalisés les plus démunis, mais aussi à assurer un suivi à domicile une fois qu’ils sont libérés. Notre équipe d’Aumônerie est composée de plusieurs personnes. Nous identifions les personnes dans le besoin et nous nous répartissons les visites : à l’hôpital et au quartier. Parfois, les médecins nous font appel quand se présentent des patients sans famille, donc sans prise en charge possible des soins, et sans soutien. Nous travaillons toujours en bonne collaboration avec les Responsables des services hospitaliers.

    Je visite actuellement plusieurs personnes à domicile.
    Par exemple, cette maman qui a perdu son mari, tué pendant les violences des années passées. Elle a fait par la suite une dépression, et souffre actuellement d’hypertension. Seule chez elle, je la visite, elle me téléphone quand ça ne va pas. C’est moi qui la conduis à l’hôpital quand elle doit faire ses contrôles ou traiter le paludisme. Quand il y a une prescription du médecin, je lui procure les médicaments grâce aux partages que nous recevons à l’Aumônerie des Chrétiens et des Mouvements de nos paroisses, et aussi grâce au soutien de l’Entraide Missionnaire de l’Anjou à la mission des Petites Sœurs en Centrafrique. Etant soignante à la retraite, j’assure souvent les traitements nécessaires (injections, sérums…), je surveille la tension, etc…
    Je procure aussi un soutien spirituel en priant avec les malades, en portant la communion à ceux qui le demandent. C’est toute une mission de présence et de partage fraternel avec mes frères et sœurs malades.»
    Petite Sœur Marcelline, Aumônerie des Malades

    « Nous, au Centre de Rééducation, nous continuons notre mission auprès des patients handicapés. Nous accueillons les parents qui viennent frapper à la porte du C.R.H.A.M (Centre de Rééducation pour les Handicapés Moteurs) pour les soins de leurs enfants ou leurs proches.
    Depuis la période de perturbation des activités dans le monde entier à cause de la pandémie du coronavirus, nous avons, comme tout le monde, pris des dispositions pour respecter les consignes données: porter le masque, respecter la distance d’un mètre. Mais le Centre n’a jamais été fermé. Ces derniers temps, plusieurs enfants et adultes ont été opérés. »
    Petite Sœur Grâce, rééducatrice à BANGUI

    Sr Grâce, avec Gracia, qui commence à marcher et est fière de parler français !