• Boali : bénédiction de la maison !

    Jour de joie, jour de fête ! Les Petites Sœurs de Bangui, nos frères franciscains, nos Sœurs de St François, Mr le Maire, plusieurs Chrétiens et amis de Boali,  sont là au rendez-vous. Notre frère Thaddée, franciscain évêque de Kaga Bandoro nous a fait la surprise de sa présence aux côtés du Père Matthieu, vicaire général de Bangui.

    Au cours de la messe, il a béni la chapelle et toute la maison, et déposé le Saint Sacrement au Tabernacle C’était aussi l’occasion de remercier les ouvriers qui ont construit la maison, le frère Kordian qui a supervisé les travaux avec vigueur. Merci aussi à lui pour la beauté qu’il a voulu donner à notre chapelle: l’autel, l’ambon et le tabernacle sont réalisés en bois du pays, sculptés par un jeune artiste avec des représentations de l’évangile. Et au mur une belle représentation de la nativité, scène chère à Saint François.

    Nous nous émerveillons pour tout ce que Dieu a fait pour notre congrégation, plus particulièrement dans notre secteur de Centrafrique. Nous disons merci pour notre vie à la suite du Christ. Et aussi un grand et profond merci à nos Petites Sœurs de France et du Conseil qui nous ont soutenues depuis le projet et la réalisation jusqu’à l’ouverture de cette fraternité. Nous sommes reconnaissantes de tous les efforts fournis et de tous les liens qu’ils ont créés. Nous sommes reconnaissantes aussi envers tous les amis de la Congrégation, en France et en Centrafrique qui soutiennent notre mission en Centrafrique de multiples manières.

    Notre fraternité, qui a commencé dans le temps de Noël, a pris le nom de Greccio. Cette année 2023, la Famille Franciscaine fête les « 800 ans de Greccio », c’est-à-dire l’anniversaire de cette inspiration de François de représenter la crèche « Je veux le voir de mes yeux de chair, tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin… »

    Boali, le 25 février

  • Une vie donnée : témoignage !

    A Toulon avec Françoise où elles ont vécu très proches des plus démunis

    Marie-Andrée tu viens de fêter tes 102 ans, que peux-tu nous dire de toutes ses années de vie de Petite Soeur ?

    Je ne peux que remercier le seigneur de ma vie religieuse, et toutes les petites sœurs qui m’ont toujours bien accueillie. Je Le remercie de la grâce d’avoir tenu le coup jusqu’à mes 96 ans où j’étais encore à Toulon avec les Petites Sœurs au service de la diaconie du Var, avec les plus pauvres

    Quels ont été les meilleurs temps de ta vie ?

    J’ai été très heureuse à Val d’Aurelle (Centre anti cancéreux), à Toulon aussi ! et pendant les 25 ans au Vignogoul au service des enfants. Que ce soit avec les enfants, les malades ou les plus démunis j’ai aimé les différentes missions et lieux où j’ai vécu.

    D’ailleurs je n’ai jamais rien demandé, mais je faisais confiance au Seigneur et à la congrégation là où on m’envoyait.
    Actuellement à l’EHPAD de la Roseraie et étant dans le « grand âge » avec moins de force, je continue, je vis… !

     

  • La place des femmes en Centrafrique

    A l’occasion de la journée des femmes, les Petites Soeurs sensibilisent sur la place des femmes.

    La violence touche toutes les formes de souffrance physique, sexuelle ou psychologique et les formes de discrimination que les femmes subissent, que ce soit dans leurs familles, ou sur le lieu de leur travail.

    La République Centrafricaine n’échappe pas à ce fléau. Les différentes crises subies par la RCA ont contribué à l’insécurité et aggravent la violence et la discrimination. Beaucoup des femmes sont victimes et ont été atteintes dans leur dignité mais aussi dans leur intégrité physique et morale.

    Elles souffrent de la violence physique (par la brutalité, l’agressivité et la force), de la violence verbale (les insultes) ou encore de la violence psychologique et morale (la peur, les traumatismes). Il existe de nombreux cas de mariage précoce. Les filles n’ont pas encore atteint l’âge pour se marier ; quelque fois ce mariage précoce est encouragé par les parents parce que c’est avantageux pour eux. Quelquefois, c’est forcé par le jeune homme, cela provoque de la violence physique et verbale. C’est souvent vu comme une chose banale.

    La discrimination règne beaucoup. Beaucoup d’hommes pensent que travailler dans des bureaux c’est réservé aux hommes et la place des femmes c’est de rester à la maison, s’occuper des enfants, aller au champ, aller au marché, préparer le repas, etc.

    Il existe aussi la discrimination entre les femmes : certaines femmes qui se voient plus que d’autres, surtout celles qui sont allées à l’école ou plus loin dans les études ou qui travaillent au bureau (en ville) ou encore celles qui savent bien prendre la parole au milieu des assemblées pendant des grandes réunions de femmes et ne regardent pas celles qui sont tout autour. Cela cause une certaine discrimination entre les femmes : certaines femmes se sentent dévalorisées parce qu’elles sont muettes c’est à dire sans parole, leur voix n’est pas écoutée. Prenons le cas des femmes pygmées, qui sont souvent mises de côté, il n’y a personne pour les valoriser.

    C’est un défi : nous aimons les slogans « ne laissons personne en arrière, toutes les femmes sont égales » mais ce qui se vit en réalité est parfois différent.

     

  • Avec Mère Joséphine, prendre soin…

    Dimanche de la santé : prendre soin…

    Notre fondatrice, Mère Joséphine, fait sienne l’œuvre des garde-malades qui nécessite sa présence et ses compétences. Nous sommes nous aussi appelés à « garder » ceux qui sont confiés, prendre soin les uns des autres, prendre soin de chaque personne dans toutes ses dimensions : corporelle, morale, spirituelle, familiale.

    «  Suis-je le gardien de mon frère ?» disait Caïn… « Tu es le gardien de ton frère » dit St François.

    Notre fondatrice, Mère Joséphine, était garde-malades. Avec d’autres femmes, elle se rend auprès des malades qui ont besoin de sa présence, de ses compétences, de son aide spirituelle.

    Chaque fraternité et chrétien associé est invité à vivre l’une ou l’autre des propositions. Mais cela peut être aussi pour vous, chers internautes !

    • Vivre un temps de partage en fraternité, en famille, avec des voisins :
      • Qu’est-ce que cela signifie pour moi prendre soin : concrètement, en fraternité, en famille, avec les personnes que je rencontre… ?
      • « Dieu prend soin de toi ». Psaume 54 : comment cette Parole de Dieu résonne pour moi ? comment Dieu prend soin de moi concrètement
    • Offrir une bougie à quelqu’un qui prend soin de moi
    • Prendre contact avec le service évangélique des malades de la paroisse, l’aumônerie d’un EHPAD, la pastorale de la santé… Et selon les liens que nous avons : offrir une bougie aux aidants, aux soignants, proposer un verre de l’amitié, ou une petite halte spirituelle et priante, un goûter, dans nos fraternités
    • Anges gardiens : entre nous dans les fraternités, en famille, avec les voisins : piocher le prénom d’une Petite Sœur, d’un autre chrétien associé, d’un membre de la famille… et durant une journée, une semaine (durée à choisir ensemble avant), se faire particulièrement proche par des petites attentions, mots, gestes…
    • Vivre un temps de prière avec le Psaume 54, la 1ère lettre de St Pierre 5, 7, la prière pour le dimanche de la santé, le chant : « C’est par ta grâce »
  • Une vocation de « garde-malades »

    En 1855, trois femmes, tertiaires de Saint François, décident de mettre en commun leurs efforts pour garder les malades. C’est le premier embryon des Petites Sœurs de Saint François d’Assise, dont ne fait pas encore partie Louise Renault. Ces femmes ont le projet de s’organiser pour venir en aide aux malades pauvres en les visitant à leur domicile. Quelques années plus tard, Louise les rejoint et grâce à son esprit de foi, à son sens de l’organisation et au soutien avisé des autorités diocésaines, le groupe des garde-malades prend forme et consistance. Peu à peu, la notion de « garde-malades » s’élargit et s’étend, au service de toute misère rencontrée, des laissés pour compte de la société surtout.

    Mère Joséphine est heureuse de rendre service quand il s’agit des malades et des pauvres. Nous remarquons que dans ses lettres, elle met une majuscule à « Malade » !

    Un soir, une femme de mauvaise vie se meurt. Quelqu’un est venu chercher le prêtre. Mais il ne peut pas pénétrer dans une maison mal famée. Ce serait un scandale pour le voisinage. Il vient trouver Mère Joséphine et lui demande de faire quelque chose pour sauver cette âme. Tel le Bon Pasteur à la recherche de la brebis perdue, Mère Joséphine, malgré l’heure tardive, s’en va seule dans la nuit pour rejoindre la mourante. Elle trouve difficilement deux commissionnaires, les charge d’amener la malade chez elle, à la communauté. Ainsi le prêtre pourra la confesser et la préparer à la mort. Mère Joséphine « forte dans sa bonté », « femme de cœur et femme de tête, où le cœur dirige la tête », accueille sans cesse, toujours et encore toute misère humaine qui se présente.

    ‘Garde-malades’ quelle expression combien riche de sens ! ‘Garder’ c’est prendre soin, veiller, conserver, protéger. Le mot est présent à travers toute l’Ecriture :

    « Suis-je le gardien de mon frère ? ». (Gn 4,9)  

    « Que Dieu te garde ». (Nb 6,22)

    « Seigneur, tu nous gardes pour toujours ». (Ps 11,8)

    « Garde moi, mon Dieu, j’ai fait de toi mon refuge ». (Ps 15,1)

    « Je prendrai soin de mes brebis, je veillerai sur elles… ». (Ez 34, 11-16)

    « Quand j’étais avec eux, je les gardais en ton nom ». (Jn 17,12)

    Saint François nous dit que nous sommes le gardien de notre frère et que Dieu est notre Gardien. (Louanges de Dieu). Nous sommes les gardiens de nos frères et nous sommes gardés par eux, par Dieu, par tous ceux et celles qui nous veulent du bien. (Billet à Frère Léon). Des anges gardiens ont ainsi été placés sur notre route. Rendons grâce à Dieu, nous sommes bien gardés. Tant de personnes de par le monde se trouvent dans le délaissement, par ce qu’ils ne trouvent personne pour les ‘garder’.

    Le Pape François pendant l’homélie du 19 mars 2013, fête de Saint Joseph au début de son ministère, a développé ce thème.

    « … Tous nous avons la vocation de garder, garder le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour nous garder nous, pour garder tout le créé, qui nous est confié. Car il s’agit bien de cela, tout le créé nous a été confié : l’autre, le voisin, le malade, le pauvre, le riche… ».

    « … garder les gens, avoir soin de l’autre, de toute personne, avec amour, spécialement des enfants, des vieillards, de ceux qui sont plus fragiles et qui souvent sont à la périphérie de notre cœur… ».

    « … Quand l’homme fait défaut à cette responsabilité de garder, quand nous ne prenons pas soin de la création et des frères, alors trouve place la destruction et le cœur se durcit…Garder, veut alors dire, veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, parce que c’est précisément de là que viennent les intentions bonnes ou mauvaises, celles qui construisent ou celles qui détruisent ».

  • Marcelline, le beau visage d’une Petite Soeur

    Nos Petites Soeurs de Centrafrique ont vécu en décembre le décès d’une des Petites Soeurs Centrafricaines. Elles témoignent et rendent hommage à ce qu’elle a vécu, donné…


    Notre petite sœur Marcelline KAKORO est née à Bakala dans la Ouaka le 8 juillet 1958. Elle
    a fait sa scolarité avec les Sœurs de la
    Sainte Famille de Besançon. A la fin de sa scolarité, sœur Marie Monique l’a formée dans le cadre du service social, qu’elle exerça par la suite : dans les jardins d’enfants, la PMI, la promotion féminine, et comme agent de l’Etat.

    Dans les années 80, Marcelline fait la découverte des Petites Sœurs de St François à Grimari, où nous étions insérées en fraternité. Elle a cheminé avec nous comme aspirante. Puis elle fera son postulat à Mingala pendant 2 ans, ceci pour mieux se connaître.

    A la fin du postulat, librement, elle a fait la demande d’entrer chez les Petites Sœurs de St François d’Assise. Elle aura vécu 2 ans de formation au Noviciat. Pendant ces 2 années, elle a été éprouvée par plusieurs deuils dans sa famille proche Pourquoi toute cette série d’épreuves vécues pendant ce temps de formation ?

    Bien qu’elle était jeune, Petite sœur Marcelline avait une foi solide. Dans ces épreuves vécues, elle était entourée par ses Petites Sœurs, l’équipe des formateurs et ses amies du noviciat. Mais c’est dans la prière et l’eucharistie qu’elle trouvait sa force.

    La formation finie, après la profession, elle a regagné la fraternité de Boali où elle jumelait son travail professionnel et la pastorale. Elle était toute donnée à ses engagements.


    Au bout de 6 ans, avant ses vœux perpétuels, on lui a proposé de connaître le berceau de la congrégation. Ce qui lui a permis de faire un séjour de 4 ans en France. Elle a approfondi sa formation doctrinale, religieuse, franciscaine. Par ailleurs, elle a fait une formation d’aidesoignante qui lui a permis, de retour au pays, de vivre le charisme de garde malade de notre congrégation, en travaillant dans les hôpitaux, et en se donnant avec passion à tous les malades dans le cadre de l’aumônerie des malades.

    Après ses années en France, la Petite sœur Marcelline a été envoyée en mission à Alindao pendant 5 ans, où elle a travaillé à l’hôpital. Puis, depuis 2002, elle était ici à la fraternité NotreDame d’Afrique. Elle a travaillé au Camp Fidèle Obrou, à l’hôpital de l’Amitié puis à l’hôpital communautaire. Depuis quelques années, à la retraite professionnelle, elle se donnait corps et âme à l’aumônerie des hôpitaux.

    Elle assurait aussi le service de la responsabilité de la fraternité.
    Marcelline était une petite sœur toute donnée au Seigneur.

    Une femme de prière,

    Une femme de caractère

    Une petite sœur pleine d’attention fraternelle avec ses petites sœurs

    Une femme qui avait le cœur sur la main,

    Une petite sœur qui ne craignait pas de donner son temps pour assister les plus démunis.

    Merci, Petite sœur Marcelline pour ce que tu es pour nous. Tu nous resteras toujours présente.

    Témoignage de Sr Monique, lu au cours de la veillée
    Monique est notre aînée centrafricaine, en mission en France à Lorient

  • Prendre soin des malades

    Petite Sœur Rosine Fleur, infirmière diplômée d’Etat, j’ai la joie de vous partager ma mission auprès des malades dans le Centre de Santé de Boy Rabe, dans le 4ème arrondissement de BANGUI, lieu où je travaille depuis le 8 mars 2022.

    Après mes études d’infirmière en Côte d’Ivoire de 2008 à 2011, je suis revenue à BANGUI. Puis en 2016, j’ai été affectée à la fraternité de NGOTTO. Là j’ai travaillé jusqu’en 2021 à la pharmacie de la paroisse, que le Diocèse a remis à la gestion de notre Communauté. J’ai rendu service, tout en faisant des petits soins infirmiers, surtout près des pauvres.

    Dieu merci, l’année dernière, j’ai eu la grâce d’être intégrée dans la Fonction Publique de Centrafrique. Là, le Conseil Général m’a demandé de revenir à BANGUI et j’ai été affectée au Centre de Santé de Boy Rabe, dans le quartier voisin de notre fraternité.

    J’ai eu la joie d’être accueillie par le Chef de Centre, Docteur Corinne, et le personnel qui constitue l’équipe soignante. Je me suis vite intégrée et mise au travail comme tout le personnel.

    En arrivant, j’ai été affectée au service de Petite Chirurgie, c’est-à-dire que je faisais les pansements, les piqûres, j’administrais les sérums aux patients, etc…

    Cela me plaît : sauver la vie de quelqu’un qui est souffrant, le soulager de sa douleur, c’est lui offrir une chance de vivre…

    Maintenant, je suis à la Consultation des enfants et adultes. Je les consulte… cela signifie que je suis devant un malade qui a pris son courage pour venir à l’hôpital chercher de l’aide. Je l’accueille, je l’écoute avec ses plaintes, et j’ai à trouver des remèdes à ses maux.

    Je suis très heureuse de mon travail d’infirmière. Cela valorise ce que j’ai étudié à l’Institut des Agents de Santé. Mon travail me permet, en tant que Petite Sœur de saint François, d’entrer en relation avec les malades. C’est bien dans le sillage de notre Fondatrice Mère Joséphine, qui dès le début de la Congrégation était, avec ses sœurs, garde-malade. Prendre soin des malades !

     

    Merci à Dieu ! Merci à mes Petites Sœurs, de ce que je suis aujourd’hui.

     

     

  • Des nouvelles de Boali !

    Depuis septembre, nos deux Petites Sœurs Aida et Diane, envoyées pour la fondation de la fraternité de BOALI, ont commencé leur mission.

    Elles habitent une petite maison, louée au quartier, en attendant la fin de la construction de notre maison, et ont commencé leurs activités, avec nos frères franciscains, en charge de la paroisse.

    Les travaux se poursuivent grâce à la solidarité de tous : Congrégation, amis et organismes. La toiture est en cours de pose.

    MERCI à tous !

    CLIQUEZ ici pour faire un don :

    https://www.cotizup.com/missionboali

  • La joie de remettre un enfant debout !

    Petite sœur Grâce, je travaille au CRHAM (Centre de Rééducation pour Handicapés Moteurs) à BANGUI, depuis plusieurs années en rééducation et kinésithérapie.

     

    Je vais vous raconter le parcours de santé d’Abigaëlle (8 ans), que je soigne ; c’est une enfant handicapée infirme moteur cérébral. Elle habite à BANGUI. Elle avait été abandonnée par son papa à cause de son état. C’est sa maman seule qui s’occupe d’elle. Abigaëlle ne s’assoit pas toute seule, ne sait pas manger avec ses mains, elle a une faiblesse musculaire au niveau des membres supérieurs et inférieurs. Elle ne peut pas se retourner dans son lit ni relever sa tête. Elle est toujours allongée. Elle a des rétractions au niveau des deux genoux et aussi à la hanche. Par contre, elle n’a pas de problème de vision ni de langage.

    Un jour, sa maman était venue au CRHAM pour rendre visite à sa nièce qui avait été opérée pour des pieds bots dus à une malformation congénitale. Alors par la suite, elle a pris son courage pour revenir avec sa petite Abigaëlle et a décidé de commencer des séances de rééducation. Lors de son premier contact avec la Sœur responsable, l’enfant disait : « Je ne sais pas pourquoi je suis toujours allongée, ce n’est pas de ma faute ! A la maison, je vais essayer de faire de mon mieux. Je veux que tu me tires les jambes pour que je puisse marcher comme tous les autres enfants. »

     

     

    En venant au Centre de Rééducation, elle a déjà trouvé l’espoir de marcher un jour et je veux l’aider à réaliser son vœu. Elle vient trois fois par semaine pour les soins de rééducation.

    La maman me partage souvent sa peine : « Ma sœur, ce n’est pas facile d’avoir un enfant handicapé, c’est lourd. »

     

    Il faut avoir le courage et le moral pour porter tout cela. La petite Abigaëlle n’a pas de moyen de déplacement (tricycle ou fauteuil roulant). La maman continue à la porter sur le dos. La maman et ses sœurs cadettes passent tout leur temps à s’occuper d’elle…

    Puisqu’elle n’a pas de problème de langage, dans deux ans, si tout va bien, elle pourra aller à l’école comme tous les autres enfants valides.

    Voilà ma joie. Ce travail de remettre les enfants debout me tient à cœur. C’est une belle mission de Petite Sœur. Merci pour votre soutien qui nous aide dans notre mission près des plus petits. Peut-être grâce à vous, Abigaëlle aura un jour un moyen de déplacement…

    Petite Sœur Grâce

     

     

  • « Fratelli Tutti »… Entraide fraternelle à NGOTTO

    De passage à NGOTTO pour quelques mois pour préparer mon engagement définitif, je vous raconte mon expérience dans l’équipe de Caritas paroissiale. Après avoir vécu dans ce village, il y a quelques années, et en y revenant pour cette circonstance, j’ai été heureuse de m’engager dans ce service.

    J’ai rencontré Mamie Elisabeth, une personne âgée, isolée, qui vit de presque rien, sans revenu. Elle a un petit champ qui l’aide à se nourrir de temps en temps. Sa maison est délabrée, presque en ruine. Elle n’a pas de ressources pour la réfectionner ni pour l’équiper d’un lit et de quoi s’asseoir.

    Avec l’équipe de la Caritas, qui est composée de quelques laïcs et moi-même, nous nous sommes mobilisés pour lui construire une petite maison.

    Savez-vous quelles sont les personnes qui se sont engagées pour aider cette mamie à avoir une maison? – Les jeunes venus de villages éloignés que nous, les Sœurs, soutenons pour leur scolarité car sans aucun soutien de leurs parents.  Eux, ils fabriquent les tuiles de bambou pour couvrir la maison. Deux jeunes du groupe de St Vincent de Paul fabriquent les briques, accompagnés d’un paroissien qui est maçon. Nos enfants des villages eux, ont fini leur année scolaire et sont toujours là. C’est la période du ramassage des chenilles, un moment important dans la vie des villageois pour faire des réserves alimentaires  ou un peu de vente. Mais ils ont tout abandonné de leur propre initiative pour apporter leur participation jusqu’au bout.

    ici, Mathurin un élève Pygmée et Claver, un enfant d’une famille très pauvre, restés à Ngotto pour fabriquer les tuiles pour cette maman

    Et moi, passionnée par la pauvreté qu’a vécue St François d’Assise, sa proximité des plus petits continue de résonner dans mon cœur. Etre au service des pauvres est pour moi une manière d’imiter Jésus dans son amour réel pour les plus petits, comme l’a fait saint François.

    Cette grâce de vivre cela au quotidien vient de Lui.

    La réalisation de la maison de Mamie Elisabeth est pour moi le résultat des efforts de tous, chacun apportant ses qualités pour relever l’autre.

    Nous formons un groupe fraternel. C’est un geste qui me touche, qui m’encourage, comme Petite Sœur, à regarder dans chaque être l’amour de Dieu. Un pauvre aide un pauvre à se relever. C’est ce que ces jeunes ont pu faire avec cette mamie.

    Petite Sœur Diane

    Et pour moi, qui quitte NGOTTO après cinq années, JOIE de cette présence missionnaire !

    J’ai fait une belle expérience parmi cette population, dans le « vivre ensemble » avec des personnes de tout genre, dans le travail auprès des enfants de basse condition.

    J’ai aimé ma mission à l’école, car elle m’a permis d’être en lien avec  tous, enfants, enseignants, parents d’élèves, et à travers cela, de toucher du doigt ce que vivent les enfants afin de pouvoir les aider.                      Petite Sœur Aida