• Il était une fois à Greccio… la première crèche !

    C’était il y a 800 ans !

    Il y avait dans la province de Greccio un homme appelé Jean.

    Né dans une famille noble, il avait de hautes
    responsabilités. Une quinzaine de jours avant Noël, François le fit appeler comme il le faisait souvent :
    « Si tu veux bien, lui dit-il, célébrons à Greccio le prochain Noël. Pars dès maintenant et occupe-toi des
    préparatifs que je vais t’indiquer.

    Je veux rappeler la naissance de Jésus et le voir tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin, entre un bœuf et un âne » L’ami fidèle courut en toute hâte préparer à Greccio ce qu’avait
    demandé le saint homme.

    Le jour de Noël arriva. On fit venir les frères de plusieurs
    couvents ; les gens du pays préparèrent chacun selon ses possibilités des torches et des
    cierges pour éclairer cette nuit de la Nativité. Tous avaient l’âme en fête. En arrivant, François
    vit que tout était prêt et se réjouit. On avait apporté une mangeoire et du foin, un âne et un
    bœuf. Les foules accoururent, les frères chantaient des louanges du Seigneur. Toute la nuit se passa dans la joie. On célébra la messe
    sur la mangeoire en guise d’autel et François chanta l’Evangile.

    D’après la Vita Prima de Thomas de Celano (une des 1ères biographies de St François)

    L’année suivante, les habitants de Greccio avaient raconté avec tant d’admiration les merveilles de cette belle nuit de Noël que, un peu partout, on se mit à reconstituer, dans des grottes ou des étables, la scène touchante de la naissance de Jésus. Et c’est pourquoi maintenant, nous avons partout des crèches à Noël !

    La Nativité célébrée dans la grange de Morannes (49) avec les Petites Soeurs

    Alors, avec François d’Assise, nous vous souhaitons beaucoup de paix et de joie !

  • La place des femmes en Centrafrique

    A l’occasion de la journée des femmes, les Petites Soeurs sensibilisent sur la place des femmes.

    La violence touche toutes les formes de souffrance physique, sexuelle ou psychologique et les formes de discrimination que les femmes subissent, que ce soit dans leurs familles, ou sur le lieu de leur travail.

    La République Centrafricaine n’échappe pas à ce fléau. Les différentes crises subies par la RCA ont contribué à l’insécurité et aggravent la violence et la discrimination. Beaucoup des femmes sont victimes et ont été atteintes dans leur dignité mais aussi dans leur intégrité physique et morale.

    Elles souffrent de la violence physique (par la brutalité, l’agressivité et la force), de la violence verbale (les insultes) ou encore de la violence psychologique et morale (la peur, les traumatismes). Il existe de nombreux cas de mariage précoce. Les filles n’ont pas encore atteint l’âge pour se marier ; quelque fois ce mariage précoce est encouragé par les parents parce que c’est avantageux pour eux. Quelquefois, c’est forcé par le jeune homme, cela provoque de la violence physique et verbale. C’est souvent vu comme une chose banale.

    La discrimination règne beaucoup. Beaucoup d’hommes pensent que travailler dans des bureaux c’est réservé aux hommes et la place des femmes c’est de rester à la maison, s’occuper des enfants, aller au champ, aller au marché, préparer le repas, etc.

    Il existe aussi la discrimination entre les femmes : certaines femmes qui se voient plus que d’autres, surtout celles qui sont allées à l’école ou plus loin dans les études ou qui travaillent au bureau (en ville) ou encore celles qui savent bien prendre la parole au milieu des assemblées pendant des grandes réunions de femmes et ne regardent pas celles qui sont tout autour. Cela cause une certaine discrimination entre les femmes : certaines femmes se sentent dévalorisées parce qu’elles sont muettes c’est à dire sans parole, leur voix n’est pas écoutée. Prenons le cas des femmes pygmées, qui sont souvent mises de côté, il n’y a personne pour les valoriser.

    C’est un défi : nous aimons les slogans « ne laissons personne en arrière, toutes les femmes sont égales » mais ce qui se vit en réalité est parfois différent.

     

  • Avec Mère Joséphine, prendre soin…

    Dimanche de la santé : prendre soin…

    Notre fondatrice, Mère Joséphine, fait sienne l’œuvre des garde-malades qui nécessite sa présence et ses compétences. Nous sommes nous aussi appelés à « garder » ceux qui sont confiés, prendre soin les uns des autres, prendre soin de chaque personne dans toutes ses dimensions : corporelle, morale, spirituelle, familiale.

    «  Suis-je le gardien de mon frère ?» disait Caïn… « Tu es le gardien de ton frère » dit St François.

    Notre fondatrice, Mère Joséphine, était garde-malades. Avec d’autres femmes, elle se rend auprès des malades qui ont besoin de sa présence, de ses compétences, de son aide spirituelle.

    Chaque fraternité et chrétien associé est invité à vivre l’une ou l’autre des propositions. Mais cela peut être aussi pour vous, chers internautes !

    • Vivre un temps de partage en fraternité, en famille, avec des voisins :
      • Qu’est-ce que cela signifie pour moi prendre soin : concrètement, en fraternité, en famille, avec les personnes que je rencontre… ?
      • « Dieu prend soin de toi ». Psaume 54 : comment cette Parole de Dieu résonne pour moi ? comment Dieu prend soin de moi concrètement
    • Offrir une bougie à quelqu’un qui prend soin de moi
    • Prendre contact avec le service évangélique des malades de la paroisse, l’aumônerie d’un EHPAD, la pastorale de la santé… Et selon les liens que nous avons : offrir une bougie aux aidants, aux soignants, proposer un verre de l’amitié, ou une petite halte spirituelle et priante, un goûter, dans nos fraternités
    • Anges gardiens : entre nous dans les fraternités, en famille, avec les voisins : piocher le prénom d’une Petite Sœur, d’un autre chrétien associé, d’un membre de la famille… et durant une journée, une semaine (durée à choisir ensemble avant), se faire particulièrement proche par des petites attentions, mots, gestes…
    • Vivre un temps de prière avec le Psaume 54, la 1ère lettre de St Pierre 5, 7, la prière pour le dimanche de la santé, le chant : « C’est par ta grâce »
  • Une vocation de « garde-malades »

    En 1855, trois femmes, tertiaires de Saint François, décident de mettre en commun leurs efforts pour garder les malades. C’est le premier embryon des Petites Sœurs de Saint François d’Assise, dont ne fait pas encore partie Louise Renault. Ces femmes ont le projet de s’organiser pour venir en aide aux malades pauvres en les visitant à leur domicile. Quelques années plus tard, Louise les rejoint et grâce à son esprit de foi, à son sens de l’organisation et au soutien avisé des autorités diocésaines, le groupe des garde-malades prend forme et consistance. Peu à peu, la notion de « garde-malades » s’élargit et s’étend, au service de toute misère rencontrée, des laissés pour compte de la société surtout.

    Mère Joséphine est heureuse de rendre service quand il s’agit des malades et des pauvres. Nous remarquons que dans ses lettres, elle met une majuscule à « Malade » !

    Un soir, une femme de mauvaise vie se meurt. Quelqu’un est venu chercher le prêtre. Mais il ne peut pas pénétrer dans une maison mal famée. Ce serait un scandale pour le voisinage. Il vient trouver Mère Joséphine et lui demande de faire quelque chose pour sauver cette âme. Tel le Bon Pasteur à la recherche de la brebis perdue, Mère Joséphine, malgré l’heure tardive, s’en va seule dans la nuit pour rejoindre la mourante. Elle trouve difficilement deux commissionnaires, les charge d’amener la malade chez elle, à la communauté. Ainsi le prêtre pourra la confesser et la préparer à la mort. Mère Joséphine « forte dans sa bonté », « femme de cœur et femme de tête, où le cœur dirige la tête », accueille sans cesse, toujours et encore toute misère humaine qui se présente.

    ‘Garde-malades’ quelle expression combien riche de sens ! ‘Garder’ c’est prendre soin, veiller, conserver, protéger. Le mot est présent à travers toute l’Ecriture :

    « Suis-je le gardien de mon frère ? ». (Gn 4,9)  

    « Que Dieu te garde ». (Nb 6,22)

    « Seigneur, tu nous gardes pour toujours ». (Ps 11,8)

    « Garde moi, mon Dieu, j’ai fait de toi mon refuge ». (Ps 15,1)

    « Je prendrai soin de mes brebis, je veillerai sur elles… ». (Ez 34, 11-16)

    « Quand j’étais avec eux, je les gardais en ton nom ». (Jn 17,12)

    Saint François nous dit que nous sommes le gardien de notre frère et que Dieu est notre Gardien. (Louanges de Dieu). Nous sommes les gardiens de nos frères et nous sommes gardés par eux, par Dieu, par tous ceux et celles qui nous veulent du bien. (Billet à Frère Léon). Des anges gardiens ont ainsi été placés sur notre route. Rendons grâce à Dieu, nous sommes bien gardés. Tant de personnes de par le monde se trouvent dans le délaissement, par ce qu’ils ne trouvent personne pour les ‘garder’.

    Le Pape François pendant l’homélie du 19 mars 2013, fête de Saint Joseph au début de son ministère, a développé ce thème.

    « … Tous nous avons la vocation de garder, garder le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour nous garder nous, pour garder tout le créé, qui nous est confié. Car il s’agit bien de cela, tout le créé nous a été confié : l’autre, le voisin, le malade, le pauvre, le riche… ».

    « … garder les gens, avoir soin de l’autre, de toute personne, avec amour, spécialement des enfants, des vieillards, de ceux qui sont plus fragiles et qui souvent sont à la périphérie de notre cœur… ».

    « … Quand l’homme fait défaut à cette responsabilité de garder, quand nous ne prenons pas soin de la création et des frères, alors trouve place la destruction et le cœur se durcit…Garder, veut alors dire, veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, parce que c’est précisément de là que viennent les intentions bonnes ou mauvaises, celles qui construisent ou celles qui détruisent ».

  • Prendre soin des malades

    Petite Sœur Rosine Fleur, infirmière diplômée d’Etat, j’ai la joie de vous partager ma mission auprès des malades dans le Centre de Santé de Boy Rabe, dans le 4ème arrondissement de BANGUI, lieu où je travaille depuis le 8 mars 2022.

    Après mes études d’infirmière en Côte d’Ivoire de 2008 à 2011, je suis revenue à BANGUI. Puis en 2016, j’ai été affectée à la fraternité de NGOTTO. Là j’ai travaillé jusqu’en 2021 à la pharmacie de la paroisse, que le Diocèse a remis à la gestion de notre Communauté. J’ai rendu service, tout en faisant des petits soins infirmiers, surtout près des pauvres.

    Dieu merci, l’année dernière, j’ai eu la grâce d’être intégrée dans la Fonction Publique de Centrafrique. Là, le Conseil Général m’a demandé de revenir à BANGUI et j’ai été affectée au Centre de Santé de Boy Rabe, dans le quartier voisin de notre fraternité.

    J’ai eu la joie d’être accueillie par le Chef de Centre, Docteur Corinne, et le personnel qui constitue l’équipe soignante. Je me suis vite intégrée et mise au travail comme tout le personnel.

    En arrivant, j’ai été affectée au service de Petite Chirurgie, c’est-à-dire que je faisais les pansements, les piqûres, j’administrais les sérums aux patients, etc…

    Cela me plaît : sauver la vie de quelqu’un qui est souffrant, le soulager de sa douleur, c’est lui offrir une chance de vivre…

    Maintenant, je suis à la Consultation des enfants et adultes. Je les consulte… cela signifie que je suis devant un malade qui a pris son courage pour venir à l’hôpital chercher de l’aide. Je l’accueille, je l’écoute avec ses plaintes, et j’ai à trouver des remèdes à ses maux.

    Je suis très heureuse de mon travail d’infirmière. Cela valorise ce que j’ai étudié à l’Institut des Agents de Santé. Mon travail me permet, en tant que Petite Sœur de saint François, d’entrer en relation avec les malades. C’est bien dans le sillage de notre Fondatrice Mère Joséphine, qui dès le début de la Congrégation était, avec ses sœurs, garde-malade. Prendre soin des malades !

     

    Merci à Dieu ! Merci à mes Petites Sœurs, de ce que je suis aujourd’hui.

     

     

  • La joie de remettre un enfant debout !

    Petite sœur Grâce, je travaille au CRHAM (Centre de Rééducation pour Handicapés Moteurs) à BANGUI, depuis plusieurs années en rééducation et kinésithérapie.

     

    Je vais vous raconter le parcours de santé d’Abigaëlle (8 ans), que je soigne ; c’est une enfant handicapée infirme moteur cérébral. Elle habite à BANGUI. Elle avait été abandonnée par son papa à cause de son état. C’est sa maman seule qui s’occupe d’elle. Abigaëlle ne s’assoit pas toute seule, ne sait pas manger avec ses mains, elle a une faiblesse musculaire au niveau des membres supérieurs et inférieurs. Elle ne peut pas se retourner dans son lit ni relever sa tête. Elle est toujours allongée. Elle a des rétractions au niveau des deux genoux et aussi à la hanche. Par contre, elle n’a pas de problème de vision ni de langage.

    Un jour, sa maman était venue au CRHAM pour rendre visite à sa nièce qui avait été opérée pour des pieds bots dus à une malformation congénitale. Alors par la suite, elle a pris son courage pour revenir avec sa petite Abigaëlle et a décidé de commencer des séances de rééducation. Lors de son premier contact avec la Sœur responsable, l’enfant disait : « Je ne sais pas pourquoi je suis toujours allongée, ce n’est pas de ma faute ! A la maison, je vais essayer de faire de mon mieux. Je veux que tu me tires les jambes pour que je puisse marcher comme tous les autres enfants. »

     

     

    En venant au Centre de Rééducation, elle a déjà trouvé l’espoir de marcher un jour et je veux l’aider à réaliser son vœu. Elle vient trois fois par semaine pour les soins de rééducation.

    La maman me partage souvent sa peine : « Ma sœur, ce n’est pas facile d’avoir un enfant handicapé, c’est lourd. »

     

    Il faut avoir le courage et le moral pour porter tout cela. La petite Abigaëlle n’a pas de moyen de déplacement (tricycle ou fauteuil roulant). La maman continue à la porter sur le dos. La maman et ses sœurs cadettes passent tout leur temps à s’occuper d’elle…

    Puisqu’elle n’a pas de problème de langage, dans deux ans, si tout va bien, elle pourra aller à l’école comme tous les autres enfants valides.

    Voilà ma joie. Ce travail de remettre les enfants debout me tient à cœur. C’est une belle mission de Petite Sœur. Merci pour votre soutien qui nous aide dans notre mission près des plus petits. Peut-être grâce à vous, Abigaëlle aura un jour un moyen de déplacement…

    Petite Sœur Grâce

     

     

  • Greccio à Morannes !

    Il faisait bien froid ce 17 décembre lorsque nous sommes allés à « Greccio » recréé dans leur grange par les Petites Sœurs de Morannes. Avec elles, nous étions une trentaine de pèlerins transis venus de Morannes, de Châteauneuf, de Champigné et même de Tiercé. Dans la pénombre, un peu éclaircie par de nombreuses petites lumières, nous avons vu leur visage souriant et plein de confiance. Outre avec leurs sourires, elles nous ont accueillis avec des couvertures !

    Au son discret de la guitare joué par René, nous sommes entrés dans une magie de recueillement, de silence, d’attente… Nous avions chaud au cœur malgré les frissons. La Sainte Nativité nous a été contée avec la simplicité, la chaleur, la douceur franciscaines. Beaucoup d’entre nous ne pouvaient cacher leur émotion et j’en sais quelques-uns qui ont essuyé leurs larmes.

    Lorsque Jésus est venu s’offrir à nous sur l’autel de la crèche et que l’hymne de Noël a retenti, chanté par tous à pleine voix, j’ai vu Mère Joséphine nous regarder avec un petit sourire bienveillant. Oh ce fut bien discret, à son image. Mais elle était fière de ses Petites Sœurs. Elle le pouvait. Nous le sommes aussi, pauvres chrétiens auxquels nos cinq Petites Sœurs de Morannes redonnent de l’Espérance et de la Joie.

    Le vin chaud, distribué avec abondance ainsi que les excellentes pâtisseries, ont achevé de nous réchauffer, de nous réconforter, de nous réunir, dans cette maison où chaque pièce est devenue un refuge pour chacun.
    Merci à nos Petites Sœurs, merci à Joséphine, merci à François.

    Que la Joie de Noël continue à se manifester comme en ce « Greccio »* du 17 décembre 2022 !

    P, un participant à ce Noël

    * Greccio est un petit village de montagne où St François a voulu célébrer Noël à la fin de sa vie, en mettant en scène la Nativité

  • « Fratelli Tutti »… Entraide fraternelle à NGOTTO

    De passage à NGOTTO pour quelques mois pour préparer mon engagement définitif, je vous raconte mon expérience dans l’équipe de Caritas paroissiale. Après avoir vécu dans ce village, il y a quelques années, et en y revenant pour cette circonstance, j’ai été heureuse de m’engager dans ce service.

    J’ai rencontré Mamie Elisabeth, une personne âgée, isolée, qui vit de presque rien, sans revenu. Elle a un petit champ qui l’aide à se nourrir de temps en temps. Sa maison est délabrée, presque en ruine. Elle n’a pas de ressources pour la réfectionner ni pour l’équiper d’un lit et de quoi s’asseoir.

    Avec l’équipe de la Caritas, qui est composée de quelques laïcs et moi-même, nous nous sommes mobilisés pour lui construire une petite maison.

    Savez-vous quelles sont les personnes qui se sont engagées pour aider cette mamie à avoir une maison? – Les jeunes venus de villages éloignés que nous, les Sœurs, soutenons pour leur scolarité car sans aucun soutien de leurs parents.  Eux, ils fabriquent les tuiles de bambou pour couvrir la maison. Deux jeunes du groupe de St Vincent de Paul fabriquent les briques, accompagnés d’un paroissien qui est maçon. Nos enfants des villages eux, ont fini leur année scolaire et sont toujours là. C’est la période du ramassage des chenilles, un moment important dans la vie des villageois pour faire des réserves alimentaires  ou un peu de vente. Mais ils ont tout abandonné de leur propre initiative pour apporter leur participation jusqu’au bout.

    ici, Mathurin un élève Pygmée et Claver, un enfant d’une famille très pauvre, restés à Ngotto pour fabriquer les tuiles pour cette maman

    Et moi, passionnée par la pauvreté qu’a vécue St François d’Assise, sa proximité des plus petits continue de résonner dans mon cœur. Etre au service des pauvres est pour moi une manière d’imiter Jésus dans son amour réel pour les plus petits, comme l’a fait saint François.

    Cette grâce de vivre cela au quotidien vient de Lui.

    La réalisation de la maison de Mamie Elisabeth est pour moi le résultat des efforts de tous, chacun apportant ses qualités pour relever l’autre.

    Nous formons un groupe fraternel. C’est un geste qui me touche, qui m’encourage, comme Petite Sœur, à regarder dans chaque être l’amour de Dieu. Un pauvre aide un pauvre à se relever. C’est ce que ces jeunes ont pu faire avec cette mamie.

    Petite Sœur Diane

    Et pour moi, qui quitte NGOTTO après cinq années, JOIE de cette présence missionnaire !

    J’ai fait une belle expérience parmi cette population, dans le « vivre ensemble » avec des personnes de tout genre, dans le travail auprès des enfants de basse condition.

    J’ai aimé ma mission à l’école, car elle m’a permis d’être en lien avec  tous, enfants, enseignants, parents d’élèves, et à travers cela, de toucher du doigt ce que vivent les enfants afin de pouvoir les aider.                      Petite Sœur Aida

     

  • Un toit pour vivre ! Quand la solidarité fait des miracles

    Maman Chantal, c’est une femme de notre paroisse de Ngotto. Elle est souvent délaissée. Bossue, elle est un peu handicapée pour travailler, et bien pauvre. Plusieurs fois, elle a été accusée de sorcellerie.

    Avant, elle vivait bien, elle était bien accueillie par les gens et par sa famille. Suite à ces accusations, elle s’est trouvée rejetée. Même son propre enfant la fuit. Elle est abandonnée à elle-même, et se débrouille comme elle peut pour vivre. Après avoir vécu ici ou là, chez quelques personnes qui avaient eu pitié d’elle pour un moment, elle s’est retrouvée toute seule dans une petite maison délabrée.

    Un jour où j’étais allée visiter des gens au quartier, j’ai vu sa case et ça m’a fait pitié : une case à moitié écroulée, la toiture à moitié envolée ! Elle dormait presque dehors, pas à l’intérieur d’une case !

    Je suis rentrée toute triste en parlant de cela à mes sœurs pour chercher comment l’aider à réfectionner sa maison.

     

    En fraternité, nous avons été d’accord pour l’aider en faisant recours aux aides que nous avons reçues des amis de la Congrégation. Puis je suis allée en parler aux deux animateurs de notre Bibliothèque de Rue : deux jeunes collégiens, Anselme et Charles Le Bon.

    Malgré leurs occupations pour la subsistance de leur propre famille en plus de l’école, ils ont accepté de venir aider cette maman. Ce sont ces deux jeunes qui m’aident pour les activités de la Bibliothèque de Rue avec les enfants. Un camarade les a rejoints pour ce coup de main : Gustave.  Tous les trois sont scouts, et ils savent mettre en acte leur devise : « toujours prêts ! » *

    Peu de temps après, ils ont commencé à faire des briques puis des tuiles de bambou pour la toiture. Après avoir réuni toutes les conditions, ils ont commencé à maçonner la maison. Je pense que pour trouver des jeunes qui se rendent disponibles de cette manière, c’est un peu difficile. Beaucoup à NGOTTO ne pensent qu’au chantier de diamant. Mais ces garçons ont accepté généreusement de construire la maison d’une pauvre maman, afin qu’elle puisse trouver où se loger, pour être digne, respectée.Au fur et à mesure du travail, nous avons procuré aux jeunes de quoi manger. A la fin, nous leur avons remis quelques fournitures scolaires pour récompenser leur générosité. Mais surtout, ils ont fait une belle expérience !

    Ce sont eux qui ont accepté de la secourir en réfectionnant sa maison, avec le coup de main des Petites Sœurs et de nos amis. Je suis heureuse de voir que la vie de maman Chantal commence à changer. La solidarité fait aussi changer le regard sur l’autre. Je ferai tout pour suivre cette maman et faire qu’elle soit mieux considérée par les gens, et retrouve sa dignité.

    Le père Joseph WREZENSKY a dit : « tout être humain est sacré, nous devons le respecter ». C’est dans l’esprit de ce que j’ai appris pendant ma formation avec le mouvement ATD quart monde, et c’est aussi l’esprit de ma congrégation des Petites Sœurs de Saint François : je suis appelée à vivre avec les méprisés, les rejetés et des personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté. C’est ma joie quand je vois les gens travailler main dans la main pour s’entraider.

    Prisca, Petite Soeur

    Anselme, Charles et Gustave témoignent…

    « On n’a pas fait ça sans raison. Cette mère dormait dehors, elle n’avait pas une vraie maison. On a voulu l’aider pour qu’elle puisse vivre normalement. On n’a pas fait ça pour se montrer. Cette femme n’a aucun moyen, elle est déjà fatiguée, elle n’avait pas la possibilité d’arranger sa case elle-même. Elle a un fils, mais cet enfant ne s’occupe pas de sa maman. En plus, elle est handicapée. Nous avons travaillé tous les trois, main dans la main.  Ce qui nous plaît, c’est qu’on a soulagé maman Chantal, elle dort maintenant dans sa maison.

    Elle est très contente. Sa joie est devenue notre joie. »

  • Aumônier d’hôpital : des rencontres qui mènent à Dieu

    Régine est aumônier d’hôpital à Montpellier et nous partage une des belles rencontres qu’elle vit au quotidien dans sa mission.                                                                                                  Régine à la chapelle de l’aumônerie

    Pour des raisons de discrétion, le prénom de la personne a été changé.

    C’est la fin de l’après-midi, j’arrive en service de chirurgie et demande aux soignants s’il y a des patients à visiter : « Oh oui nous ne savons plus quoi faire avec Mme C. tellement elle est angoissée ». J’arrive à sa porte, une jeune femme assise sur son lit m’accueille un peu surprise, tendue et les traits tirés. Elle s’allonge, beaucoup de tuyaux de tout côté, elle souffre et a du mal à reprendre son souffle. Puis me parle d’une voix à peine audible, qu’elle doit aller au bloc opératoire, qu’elle attend depuis longtemps. Elle se présente, elle s’appelle Marine, une quarantaine d’années. J’aperçois sur la table de nuit une photo d’une petite fille, c’est sa fille de quelques années. Marine pleure en me parlant d’elle, elle ne l’a pas vue depuis décembre date de son hospitalisation : c’est extrêmement dur pour elle ! Je m’assoie auprès d’elle, lui parle lentement, j’essaie de l’apaiser, lui chante « Ne crains pas ». Je lui demande si elle est croyante, elle me dit qu’elle n’est pas baptisée. Elle me demande de revenir la voir demain. Je lui dis que je vais allumer un cierge à la chapelle et écrire son prénom et celui de sa fille sur un galet à côté du désert. Je la laisse un peu plus apaisée.

    La chapelle avec les galets où les prénoms sont inscrits

    Le lendemain, quand j’arrive auprès d’elle sa maman est là. Tout de suite elle me dit que Marine lui a parlé de moi. Marine me dit avec un petit sourire que hier soir tout en partant au bloc, elle avait dans la tête ‘Ne crains pas’. Je lui montre en photo la chapelle et le petit galet. Elle me regarde avec insistance et me dit ‘je veux être baptisée’. Et là, sa maman fond en larmes. Elle me raconte « je suis issue d’une famille nombreuse, nous avons dû être tous placés, j’avais cinq ans j’ai été envoyé dans un institut religieux jusqu’à l’âge de quinze ans, j’ai vu des choses trop dures et me suis dit que jamais je ne ferais baptiser mes enfants ! Et là, ma fille qui ne vous connait que d’hier, demande le baptême, mais je respecte son choix. » Marine me demande « je voudrais apprendre à prier », nous faisons lentement le signe de croix et je lui lis une prière, elle se réjouit « c’est tout à fait ce que je porte ». Elle a bien compris prier c’est parler comme à un ami.

    Le dialogue avec le Seigneur se fait en parlant comme un ami parle à un ami… ES 54 – St. Ignace de Loyola.

    Elle me parle un peu plus de sa vie. Je lui laisse un petit feuillet avec des prières pour le temps de l’épreuve de la maladie. Elle désire que je chante auprès d’elle. A notre troisième rencontre, elle est fiévreuse, mais désire que je reste un peu auprès d’elle. Une nouvelle demande : « je souhaite recevoir l’onction des malades ? ». Elle me questionne sur mon air un peu surpris. Elle a lu dans le petit feuillet. Je lui explique qu’il est nécessaire d’être baptisée. Elle me redit combien Jésus est entrée dans sa vie et la soutient. Je lui laisse une petite croix et une médaille à son cou, elle est très émue. « Il sera là maintenant encore plus proche de moi ! ». C’est le w-e je pense et prie pour elle. Il me semble important que nous puissions vivre avec elle une petite célébration. Je ne sais si son pronostic vital est engagé mais c’est très grave.

    J’envoie un mail à un des prêtres aumôniers en lui expliquant la situation. Il est disponible pour la rencontrer mardi après-midi ! Mon cœur chante au fond de moi le MAGNIFICAT !

    Régine, Petite Soeur de St François